Les chômeurs n'ont jamais autant travaillé. Selon une étude dévoilée hier par l'Unedic, 40 % des allocataires exercent désormais une activité, tout en touchant des allocations chômage.
Deux fois plus de chômeurs en activité qu'il y a dix-huit ans
Ils sont pour la plupart intérimaires ou intermittents du spectacle, et travaillent quelques heures par semaine ou par mois. Ce sont essentiellement des seniors et des femmes. La proportion de demandeurs d'emploi exerçant ce type d'activité qualifiée de réduite a doublé depuis 1995. En 2012, plus d'1,1 million de chômeurs indemnisés étaient dans ce cas.
Cela est possible car l'Assurance chômage permet de cumuler partiellement, et sous certaines conditions assez complexes d'ailleurs, une allocation chômage avec un revenu d'activité. L'idée est d'encourager la reprise d'un emploi.
Emploi versus chômage : des frontières de plus en plus floues
Cette tendance à la hausse montre bien que désormais, les frontières entre emploi et chômage sont de plus en plus floues. Pour boucler leurs fins de mois, les demandeurs d'emploi travaillottent quelques heures par ci par là, en intérim, en CDD court, à temps partiel, afin de cumuler leurs revenus aux allocations versées par l'Etat.
Et cela marche : au total, qu'ils bénéficient ou non d'un complément, les chômeurs en activité réduite touchent en moyenne 34% de plus que ceux restés sans activité : 1 470 euros contre 1 095 euros pour les autres.
Faut-il s'en plaindre ou s'en réjouir ? Evidemment, maintenir le contact avec le monde du travail peut permettre à ces personnes de ne pas décrocher professionnellement et socialement. Mais l'Etat a-t-il vocation à donner chaque mois de l'argent à des gens qui gagnent, même modestement, leur vie ?