Les manifestations pro-Europe continuent plus que jamais à Kiev, obligeant même parfois la police à utiliser la force ou à se replier. Mais cette semaine pourrait être cruciale : le président ukrainien doit en effet rendre visite à Vladimir Poutine à Moscou pour discuter d'un éventuel renforcement de la coopération économique entre leurs deux pays.
Les volte-face du président agacent l'Union Européenne
Alors, quel camp l'Ukraine va-t-elle choisir ? Celui de l'Union Européenne, comme le souhaite la population, ou celui de la Russie, comme les dirigeants semblent y être contraints ? Il va falloir trancher.
Fin novembre, le président Viktor Ianoukovitch, dont les manifestants réclament la démission, a refusé de signer un accord de partenariat négocié depuis des années avec l'Union Européenne. Sans doute sous la pression du géant russe, qui rêve de recréer un Empire économique, dépassant largement les frontières de la seule Russie.
Ensuite, sous la pression de la rue, le président a finalement fait machine arrière et promis de signer l'accord.
Mais Bruxelles exige de la cohérence et n'aime pas les volte-face de ses futurs éventuels partenaires. La Commission Européenne a en outre été choquée par la proposition du Premier ministre ukrainien, qui réclamait 20 milliards d'euros en échange d'un rapprochement de son pays avec l'UE.
Moscou ou Bruxelles, l'Ukraine va devoir choisir
Bref, tant que les dirigeants de l'Ukraine n'auront pas clarifié leur position et choisi clairement leur camp, Bruxelles suspend les travaux sur l'accord d'association, comme l'a annoncé le commissaire européen à l'Elargissement.
Il faut dire qu'il y a de quoi hésiter... Car Moscou promet monts et merveilles à l'Ukraine, si elle renonce à se rapprocher de l'Europe : des réductions sur le prix du gaz, des crédits à taux bas. Et forcément, le pays, fragilisé par une crise économique importante, ne peut rester insensible à cette tentative de séduction...
Début novembre, l'agence de notation Standard & Poor's a abaissé la note de solvabilité de l'Ukraine à B-, mettant en doute la capacité de l'ex-république soviétique, en récession depuis plus d'un an, à faire face à ses obligations financières.
Mais le peuple, lui, veut tourner son regard vers l'ouest !