Si ce n’avait pas été pour la mobilisation de la rue et la micro guerre civile qui s’en est suivie, l’Union Européenne aurait pu mettre une croix sur une future collaboration avec l’Ukraine. Mais maintenant que la situation est en sa faveur, pas question pour l’UE de laisser passer cette occasion. Elle est prête à filer un coup de main, économiquement entre autres.
L’Ukraine risque la faillite
L’une des raisons pour lesquelles le déchu président Ianoukovitch, aujourd’hui en cavale et sous le coup d’un mandat d’arrêt émis le lundi 24 février 2014, avait accepté de se rapprocher avec la Russie était la dette à laquelle doit faire face le pays.
Cette année 2014, l’Ukraine doit rembourser une partie de sa dette pour un total de 13 milliards de dollars. Or, Poutine promettait à l’Etat ukrainien un prêt de 15 milliards de dollars, soit assez pour rembourser sa dette. Mais voilà, avec le changement de politique et le nouveau gouvernement de transition, il y a de fortes chances pour que la Russie garde son argent.
L’inquiétude d’une faillite de l’Ukraine grandit donc, notamment au sein des agences de notation. Standard & Poor’s a déjà prévenu que le défaut se profile à l’horizon.
L’Union Européenne prête à aider… avec ses moyens
George Osbourne, Chancelier de l’Echiquier (ministre de l’Economie) du Royaume-Uni a déclaré, en déplacement à Singapour, que l’Europe doit être prête «à apporter une assistance financière via des organisations comme le Fonds monétaire international (FMI) ».
Du même avis est le ministre du trésor des Etats-Unis, Jack Lew, qui a déjà promis que le gouvernement américain serait de la partie pour apporter « démocratie », « stabilité » et « croissance » au pays.
Mais voilà, l’Union Européenne, contrairement à la Russie, ne roule pas sur l’or. L’aide financière qu’elle pourrait initialement apporter au pays serait de l’ordre de 840 millions de dolars, soit presque 17 fois moins que ce qui avait été promis par Poutine.
L’ombre menaçante du défaut resterait donc bien présente sur le pays. Sans compter que la Russie pourrait faire pression pour récupérer les 3 milliards de dollars qu’elle a déjà donnés à l’Ukraine quand Ianoukovitch était encore au pouvoir.