UEFA vs Manchester City : le retour des bâtons

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Par Valentin Nonorgue Publié le 18 février 2020 à 5h09
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@shutter - © Economie Matin
840 MILLIONS €Le FC Barcelone a enregistré des revenus de 840 millions d'euros pour la saison 2018-2019.

L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du football européen. Vendredi 14 février, l’UEFA excluait Manchester City des compétitions européennes pour les deux années à venir. Laissant le champion d’Angleterre en titre, candidat déclaré à la victoire en Ligue des Champions, sans certitudes pour le futur. Mais pourquoi cette décision ? Pourquoi maintenant ? La manne financière émiratie qui a amené City au sommet sera-t-elle la raison de sa chute ?

Certains laissent à penser que le timing de la décision n’est pas un hasard. Elle intervient à quinze jours d’un rendez-vous au sommet aux allures de symbole. Il met en scène un mastodonte européen installé depuis des décennies, le Real Madrid, que le fair-play financier semble davantage protéger que mettre à mal et un “nouveau riche”, Manchester City, dont les investissements sur le marché des transferts dépassent le milliard d’euros sur la décennie 2010.

Cependant un fait est à mettre en évidence : la sanction à l’égard de City est prononcée à peine deux semaines après l’officialisation du Brexit. Le Royaume-Uni étant sorti de l’UE, le club mancunien a désormais l’impossibilité d’aller plaider sa cause devant une grande instance européenne pour réfuter la décision de l’UEFA. On peut légitimement penser que l’UEFA a certainement attendu que City soit dépourvu d’autorité juridiquement influente pour prononcer cette sentence.

Au-delà de l’appel devant le tribunal arbitral du sport, les Citizens n’ont plus d’autre potentiel sauveur. C’est donc leur seule occasion de réagir… preuve qu’ils auraient dû s’en préoccuper avant, trop sûrs de leur puissance.

Pour résumer, l’UEFA reproche à City d’avoir surévalué ses revenus de sponsoring mais au-delà de ça d’avoir contourné les règles du fair-play financier notamment via des sociétés écran.

Force est de constater que, si l’accusation sur le sponsoring est semblable à celle portée au PSG, la réponse apportée a été plus convaincante de la part du club parisien.

En effet, le club dirigé par l’Abu Dhabi United Group depuis 2008 a loupé les occasions de négocier quant aux potentielles sanctions du fair-play financier. Pourtant, l’exemple du Paris-Saint-Germain - dirigé par Qatar Sports Investments depuis 2011 - montre que les discussions avec l’instance européenne du football peuvent porter leurs fruits et conduire à une position acceptable pour les deux partis.

Si l’on revient sur l’historique, les premières années des ères golfiques ont permi aux nouveaux dirigeants d’amorcer la pompe financièrement afin d'intégrer le cercle quasi-fermé des clubs les plus riches. A Paris, on a par exemple multiplié les partenariats sponsoring avec des marques et associations qataries (Qatar National Bank, Qatar Tourism Affairs ou BeIn Sports...).

Infographie: Les clubs de foot les plus riches du monde | Statista

Mais la différence se fait lorsque le PSG cherche à s’émanciper des sponsors en lien directs ou indirects avec les propriétaires du club. Là où le club de la capitale signait des contrats record avec l'hôtelier français Accor Hôtels et l’équipementier Nike, Manchester City continuait voire renforçait ses deals avec la compagnie dubaïote Etihad Airways.

La diversification des sources de revenus sponsoring a été mieux négociée par le club français que par son homologue anglais.

Maintenant que la sanction est prononcée, les Citizens sont dans une course contre-la-montre jusqu’au mercato estival. Car, quid des joueurs et de l'entraîneur de Manchester City si à fin juillet, le club n’a aucune garantie à leur apporter. Lesquels vont privilégier leur carrière personnelle à l’amour du maillot bleu ciel ?

Plus qu’un aller-retour contre le Real Madrid, les semaines à venir mèneront City à gérer plusieurs dossiers chauds. Car il faudra également voir avec la Premier League qui menacerait d’un retrait de points, de titres voire d’une relégation…

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Etudiant en journalisme et passionné de sport, Valentin Nonorgue est un membre de l’Observatoire du Sport Business. Il est également co-fondateur de Legendary, podcast vidéo sur les légendes de la NBA, et chroniqueur pour Parlons Basket.

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