Uber a eu le nez creux de miser sur l'activité de livraison de repas en parallèle de son cœur de métier des courses avec chauffeur (VTC) : le confinement a démontré toute la pertinence d'Uber Eats. Mais c'est encore insuffisant pour compenser les pertes des VTC.
Avant la crise sanitaire, la direction d'Uber prévoyait des profits pour le deuxième trimestre 2020. Cela aurait été une première pour le groupe californien, qui a bousculé le paysage du transport de passagers avec ses chauffeurs connectés à une application mobile. Mais les mesures de confinement et de restriction des déplacements sont passées par là : les trajets avec chauffeur n'ont plus la cote. Cette activité a enregistré un chiffre d'affaires de 790 millions de dollars au second trimestre, une baisse de 67% par rapport au même trimestre 2019. Cela provoque une baisse conséquente des revenus entre avril et juin : -29%, à 2,2 milliards de dollars. Néanmoins, Uber a pu compter sur son service de livraison de repas pour compenser quelque peu la dégringolade de la demande en VTC.
Compenser la chute de la demande de VTC
Uber Eats a en effet doublé son chiffre d'affaires, qui s'est établi à 1,2 milliard de dollars au printemps. Insuffisant toutefois pour éponger des pertes qui ont atteint 1,8 milliard de dollars pendant cette période. Néanmoins, Dara Khosrowshahi, le PDG d'Uber, estime que les livraisons de repas permettront à terme de compenser l'activité VTC, si les restrictions se poursuivent ou sont de nouveau imposées là où elles avaient été levées. C'est ce qui pousse l'entreprise à continuer les investissements dans ce domaine, en rachetant l'application Postmates pour 2,65 milliards de dollars début juillet.
L'opportunité de la livraison de courses à domicile
Et ça n'est pas tout. Uber a identifié une opportunité de création de revenus avec la livraison de courses à domicile. Cette activité est en plein développement, ce qui a poussé l'entreprise a mettre en place une filiale, Cornershop. Dara Khosrowshahi explique que les consommateurs se sont habitués à « la magie » de recevoir un produit à leur porte en une demi-heure. C'est ce qu'il veut amplifier à l'avenir, toujours dans l'optique de compenser le recul des trajets avec chauffeurs. Mais le retour à la rentabilité n'est pas pour tout de suite : le dirigeant la prévoit pour l'année prochaine.