Ce qui devait arriver arriva : les autorités françaises ont commencé à faire respecter la loi et à sanctionner les chauffeurs de la start-up Uber, notamment les chauffeurs utilisant le service de l'application UberPop qui a été formellement interdite par la loi française mais qu'Uber continue de faire fonctionner malgré l'interdiction issue de la loi Thévenoud.
Une trentaine d'interpellations... et c'est pas fini
Les chiffres n'ont pas été confirmés par les autorités, mais selon des sources concordantes reprises par de nombreux médias ce ne seraient pas moins d'une trentaine d'interpellations de chauffeurs UberPop qui ont déjà été réalisées en France, notamment dans la capitale. De quoi faire désister plus d'un aspirant "faux taxi" qui voudraient se lancer.
Car le risque est gros pour les chauffeurs qui sont font pincer : un an de prison, 15 000 euros d'amende, la suspension du permis pendant 5 ans et la confiscation du véhicule. Tout ça pour le délit "d'exercice illégal de la profession de taxi". Car les taxis, eux, ont une licence et une assurance spéciales, chose que n'ont pas les chauffeurs d'Uber.
Uber a les bâtons dans les roues en France
Mauvaise nouvelle donc, pour Uber : la start-up risque de voir son expansion être freinée dans l'Hexagone mais elle reste confiante : selon elle la loi Thévenoud est tout simplement inconstitutionnelle et elle veut s'en assurer avec deux Questions Prioritaires de Constitutionnalité. En attendant, elle continue de faire rouler ses faux taxis malgré l'interdiction. Ils seraient 4000 en France selon le PDG qui s'en vantait au Monde en janvier 2015.
Pourtant Uber est au courant de l'illégalité de son activité qui a été rappelée par le préfet de la Région Aquitaine, Michel Delpuech, au président d'Uber France Alexandre Molla le 10 février 2015. Qu'à cela ne tienne, "business is business" comme on dit. Et tant pis pour la loi.
Des problèmes un peu partout dans le monde
La situation en France n'est pas sans rappeler les déboires d'Uber avec la justice un peu partout dans le monde. A Las Vegas, en Corée du Sud (où Travis Kalanick lui-même a été condamné par la justice), en Allemagne... un vaste bouclier s'est levé unanimement contre Uber.
Un bouclier que le groupe a tenté de faire lever en promettant la création de 50 000 emplois en Europe en échange d'un assouplissement des règles ou tout au moins en échange du fait que la justice ferme les yeux sur ses activités.
Malheureusement pour lui, cette volonté de création d'emplois a été mise à mal : quelques jours après cette annonce les médias relataient les gros investissements d'Uber dans la voiture autonome et rappelaient que Travis Kalanick espèrait déjà en 2014 intégrer ces voitures à sa flotte... détruisant ainsi à terme les emplois que la start-up a créés.