Pour le Nevada la prostitution c’est mieux qu’Uber

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 27 novembre 2014 à 7h46

Le Nevada vous connaissez ? bien sûr ! C'est là où se trouve Las Vegas, ville du jeu et du vice... « What happens in Vegas stays in Vegas » dit le dicton. Là-bas, les jeux d'argent sont la règle, le crime est presque roi et... la prostitution est autorisée. Et c'est le seul Etat des Etats-Unis où elle est légale. La prostitution... mais pas Uber, qui vient de se prendre un sacré revers au tribunal.

Et le fait que le géant des VTC frôle les 40 milliards de dollars de valorisation en Bourse n'y a rien changé : Uber n'a pas sa place au Nevada.

Uber présente un risque pour les habitants

La décision du Nevada, rendue le 24 novembre 2014, va rendre un peu la vie dure à Uber qui s'est lancée dans l'Etat à peine un mois auparavant : Uber est bannie jusqu'à nouvel ordre. La décision vient du juge Scott Freeman.

Dans l'attente d'un procès entre Uber et le Nevada, la compagnie de VTC n'a donc plus le droit de faire rouler ses véhicules car, selon Freeman, il y aurait un risque pour les habitants. « Je suis chargé de faire respecter la loi – la loi actuelle... Je ne vais pas risquer la sécurité du public ».

Quand Uber défie tout simplement la loi

Ce qui a sans doute motivé la décision du juge Freeman, qui a ainsi accédé à la demande de la procureure générale Gina Session, a été l'attitude d'Uber envers la loi du Nevada.

Uber aurait rencontré le directeur du département de l'Industrie, Bruce Breslow, le 22 octobre 2014 pour voir comment la loi pouvait évoluer afin de permettre à Uber de s'implanter au Nevada... mais deux jours après, le 24 octobre 2014, Uber aurait tout simplement lancé son ervice, notifiant la chose par un simple mail.

Pour Gina Session l'attitude d'Uber est inouïe : « Je n'ai jamais vu une compagnie milliardaire venir au Nevada et se moquer de la loi de manière aussi agressive et délibérée. » Et elle a 20 ans de carrière derrière elle.

Uber « ne transporte personne »

Le juge Freeman a donc entendu Uber et ses avocats et leur a demandé pourquoi ils n'ont pas procédé comme la loi le voulait, à savoir en faisant d'abord changer la réglementation. Simple : car Uber ne transporte personne.

Pour l'avocat d'Uber la compagnie n'a pas à se plier aux lois qui régulent les taxis car « Uber ne transporte personne ». Effectivement, Uber n'a pas à proprement parler de conducteurs, le groupe ne fait que permettre à un client de rentrer en contact avec un chauffeur.

Mais cet argument n'aura pas suffi. Jusqu'au procès, dont la date doit encore être définie, l'aventure Nevada est terminée pour Uber.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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