Lors d’une rencontre en août 2022 entre Vladimir Poutine, président russe, et son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, le champ d’application du système Mir avait été élargi à la Turquie. Aujourd’hui, le pays fait marche arrière.
Une suspension nationale du système
« Il y a des paiements en cours mais une date a été fixée », indique à l'AFP un haut fonctionnaire turc, resté anonyme. HalkBank, Ziraat et Vakifbank, ce sont les trois banques publiques turques qui ont annoncé le 28 septembre 2022 arrêter, ou du moins suspendre, les transactions avec le système russe Mir. C'est peu après les deux banques privées, Denizbank et Isbank, et l'Ouzbékistan. Tous ont arrêté d'utiliser le système.
Pourtant, début août, la Turquie avait annoncé l'élargissement du système russe à son pays et en retour Moscou promettait des livraisons de gaz, dont elle sait le pays très dépendant. Suite au conflit qui oppose la Russie et l'Ukraine, la Turquie voit arriver sur son territoire des milliers de russes. Mir leur permet de retirer des fonds et d'effectuer des règlements en toute simplicité.
Une position internationale difficile
L'arrangement entre Ankara et Moscou déplaît à Washington. Dès l'annonce de l'implantation de Mir en Turquie, les États-Unis se montrent intransigeants. Les sanctions pleuvent depuis, notamment sur Vladimir Komlev, à la tête de Mir. La Turquie, qui a renoncé au début à sanctionner la Russie, semble désormais vouloir s'éloigner de Moscou.
Au sommet des Nations Unies, Recep Tayyip Erdogan veut une « sortie digne pour tous » du conflit opposant l'Ukraine et la Russie. Et le ministère turc des Affaires Étrangères a qualifié « d'illégitimes » les référendums organisés par la Russie pour l'annexion des régions ukrainiennes sous son emprise. Redoutant des sanctions américaines, la Turquie semble avoir coupé définitivement l'utilisation du système Mir sur son territoire.