Eco Digest du 21 juin 2012 (2) – Les eurobonds semblent bels et bien enterrés. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a admis qu'il faudrait des années pour espérer mettre en place ces euro-obligations, dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Die Zeit, à paraître jeudi. « Je souhaite que nous parlions des eurobonds à Bruxelles comme d'une perspective. Le système de mutualisation de la dette exige une plus grande intégration politique qui est nécessaire. Cela prendra sans doute plusieurs années. Cependant, sans attendre, il faut agir », a-t-il déclaré. Contre Berlin, Paris défend cette mesure pour assainir la crise de la dette et relancer la croissance.
- Le ministre chargé des Relations avec le Parlement a admis mercredi qu’il manquait 10 milliards d’euros pour boucler le budget 2012. « On constate qu'il manque 10 milliards sur l'exécution du budget » voté sous le précédent gouvernement, « ce n'est quand même pas nous qui allons assumer cette responsabilité », a déclaré Alain Vidalies, sur la chaîne parlementaire. Il en a profité pour détailler une série de « mesures d'urgence » sur la fiscalité, qui seront intégrées au collectif budgétaire soumis aux députés à partir du 3 juillet. Parmi les pistes envisagées : la suppression des exonérations et de la défiscalisation des cotisations sociales sur les heures supplémentaires, le relèvement de l’ISF, le plafonnement des niches fiscales et une nouvelle taxation des dividendes. Cette dernière proposition a d’ores et déjà été confirmée par Bercy. Les régimes de successions et donations sont également dans le viseur.
- La proposition de suppression de la force de dissuasion nucléaire française de Michel Rocard a soulevé un tollé au sein de la classe politique. Condamnée à droite comme à gauche, elle a été aussitôt rejetée par François Hollande. « Renoncer à la dissuasion nucléaire pour des raisons d'économie budgétaire n'est pas aujourd'hui la position de la France », a assuré le président de la République en marge du sommet sur le développement durable de Rio. Mardi, l'ancien Premier ministre socialiste avait proposé, pour faire des économies, de « supprimer la force de dissuasion nucléaire, 16 milliards d'euros par an qui ne servent absolument à rien ». Le coût de la dissuasion française est en fait estimé à quelque 16 milliards d'euros… sur cinq ans.
- Le multi-millionnaire Zinedine Zidane est favorable à l'augmentation des impôts des riches défendue par François Hollande. « Je n'ai jamais eu de problèmes avec le fait de payer des impôts, de reverser 50 centimes pour un euro gagné. Je ne vis pas en France, mais je ne vis pas dans un paradis fiscal », déclare le footballeur retraité dans un entretien au magazine du Monde de ce week-end. « Je vis en Espagne, je paye mes impôts comme tout le monde. Aujourd'hui, avec ce qui se passe, on va demander de l'argent à ceux qui en ont. C'est logique », ajoute-t-il. Le président socialiste propose de taxer à 75% la part des revenus supérieure à un million d'euros annuels.