Travailleurs à leur compte, salariés-chefs d’entreprise, gérants mandataires ou PDG… : malgré ce qu’on pourrait croire, ces situations professionnelles ne riment pas toujours avec indépendance économique. Celle-ci est en effet un mirage pour 21% des travailleurs « indépendants », révèle l’INSEE dans une étude sur le sujet.
Relation en amont, intermédiaire, client dominant… : une diversité de situations
Être à son compte, est-ce toujours être indépendant ? Pas forcément, nous apprend une étude de l’INSEE. Car ce qui s’appelle « travail indépendant » sur le papier recouvre des réalités multiples. Ainsi, la dépendance économique à un client exclusivement concerne 10% des indépendants, c’est la forme de dépendance la plus fréquente. Ces personnes anticipent des difficultés importantes pouvant mettre en danger la survie de leur entreprise en cas de rupture de cette relation commerciale.
Par ailleurs, 7% des indépendants dépendent d’une relation amont (groupement, centrale d’achat ou coopérative, franchise, licence de marque, location-gérance etc.). Enfin, 4% dépendent d’un intermédiaire (y compris d’une plateforme numérique). Ils sont plus présents dans les secteurs du transport, de l’immobilier et de l’information-communication. En moyenne, ils travaillent moins que les autres et sont bien plus nombreux à souhaiter travailler davantage.
Le client donneur d’ordre détermine souvent l’organisation du travail
Ces relations de dépendance imposent des contraintes : elles limitent l’autonomie quant au contenu des tâches, aux horaires et à la fixation des prix. Sur ce point, l’étude nous apprend que plus le client principal pèse dans l’activité, plus il exerce de contraintes sur l’organisation du travail. 19% des indépendants qui ont travaillé pour un unique client au cours des 12 derniers mois déclarent en effet que le client détermine leurs heures de début et de fin de travail.
Des contraintes sur l’organisation du travail sont également présentes dans les relations en amont. Interrogés sur les obligations qui découlent de relations amont dominantes, les indépendants concernés en citent tous au moins une. Ils mettent plus souvent en avant des contraintes sur les prix ou les tarifs (pour 76% d’entre eux) que sur le choix des fournisseurs, sur le choix des produits ou services ou encore sur la détermination des horaires, 56% citant au moins l’une de ces trois contraintes.