Emmanuel Macron a entamé sa rentrée européenne par une visite de trois jours qui va emmener le président de la République en Autriche, en Roumanie et en Bulgarie. Ce ne sera pas une visite d'agrément, car parmi les dossiers brûlants à traiter, il y a celui des travailleurs détachés.
Ces travailleurs détachés, qui étaient 286 000 en France en 2015, sont principalement employés dans les secteurs du bâtiment et de l'agriculture. Ils proviennent principalement de plusieurs pays de l'est de l'Europe, tout particulièrement la Bulgarie et la Roumanie, qui n'ont aucune envie que la directive concernant ces travailleurs soit modifiée. Paris veut pourtant serrer la vis. Les travailleurs détachés sont payés au minimum au SMIC pour 35 heures, ils sont aussi logés et nourris.
Concurrence déloyale
Mais les employeurs n'ont pas à régler les cotisations sociales françaises : ils paient en effet les cotisations des pays de provenance de ces travailleurs. De la concurrence déloyale, dénonce certains. Mais pour revoir les règles, il importe de mettre d'accord les pays européens. Une tâche qui commence par convaincre les principaux États concernés. C'est la raison pour laquelle Emmanuel Macron se rend dans ces chancelleries, en espérant pouvoir faire entendre la voix de la France. En attendant, le chef de l'État s'est trouvé des atomes crochus avec le chancelier autrichien, Christian Kern.
Communauté de vue
À Salzbourg, Emmanuel Macron a ainsi vanté la « communauté de vue » entre les deux pays, sur plusieurs sujets importants. Le locataire de l'Élysée s'est ainsi dit « frappé » de voir que sur plusieurs dossiers, comme « les sujets sociaux, sur l’harmonisation fiscale au sein de l’Europe, sur la nécessité d’une meilleure coordination, d’une plus grande capacité d’investir en commun, d’un budget commun de la zone euro avec un contrôle démocratique et un Parlement de la zone euro », l'Autriche et la France sont alignées. Il ne reste plus qu'à faire de même avec les deux prochains pays.