Le Code du travail français a beau peser déjà 1,5 kg et comporter plus de 4000 articles, les salariés et les patrons veulent des réformes, encore des réformes! Selon l'Observatoire social de l'entreprise Cesi-Le Figaro, la majorité d'entre eux appelle de ses voeux des changements importants dans le monde du travail. Aux antipodes des idées reçues.
Tout remettre à plat
Pour une fois qu’ils sont d’accord ! 51 % des patrons et 49 % des salariés estiment qu'il n'y a pas eu assez de changements en la matière ces dernières années. Ils veulent "mettre à plat tous les sujets, y compris les plus délicats", d’après l’étude.
Parmi ces sujets délicats figure évidemment la durée légale du travail. Sept patrons sur dix souhaitent la fin des 35 heures, mais seuls 44% des salariés la plébiscitent. De là à imaginer qu’ils veulent le passage aux 32 heures hebdomadaires, comme le prône la CGT…
Les sondés plébiscitent désormais "un système dans lequel le nombre de chômeurs est faible, quitte à ce que la sécurité de l'emploi soit limitée". A croire qu'une révolution s'est opérée dans les esprits, et que les Français commencent à douter de l'inversion de la courbe du chômage, tant promise par l'exécutif, si des réformes d'envergure ne sont pas menées.
Les salariés prêts à faire des sacrifices
La majorité des sondés estime que la France vit "une transformation durable", et non une simple crise conjoncturelle. Est-ce pour cela qu'ils sont prêts à rogner certains de leurs privilèges ? Si leur entreprise rencontre des difficultés économiques importantes, 81 % des salariés disent qu'ils accepteraient de se former pour changer de métier ; 73 % de baisser leur temps de travail pour un salaire moindre (travailler moins pour gagner moins, en somme !) ; 61 % d'augmenter leur temps de travail pour le même salaire. 53 % renonceraient même à trois ou quatre jours de congé dans l'année !
En revanche, pas question de toucher au SMIC, ni à l'âge de la retraite, comme il est pourtant question de le faire. Le MEDEF pousse les syndicats à repousser l’âge de la retraite (complémentaire, du moins) à 67 ans, avec un système de décote progressive pour les salariés du privé qui souhaiteraient partir avant. L'idée a beau ne pas franchement déplaire aux syndicats de travailleurs, il n'est pas certain que les Français soient vraiment d'accord.