Les robots vont-ils travailler à notre place ?

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Par L'ECO Publié le 6 décembre 2014 à 3h36

1) Les robots sont-ils un danger pour la société ?

Robots-infirmiers, drones-livreurs, voitures sans chauffeur… En 2012, trois Français sur quatre craignaient que la robotisation ne détruise des emplois, selon une étude de la Commission européenne. Y a-t-il de réelles raisons de s'inquiéter ? Il y a quelques mois, des chercheurs de l'université d'Oxford se sont intéressés à 700 professions. Ils ont estimé que, dans la moitié d'entre elles, les hommes seront remplaçables par des machines d'ici à 20 ans. Une autre étude récente du cabinet Roland-Berger prévoit 20 % de tâches automatisées en France dans les 10 ans à venir. Comme lors des précédentes révolutions industrielles, les nouvelles technologies vont bouleverser les moyens de production et réorganiser l'économie.

2) Des professions plus ou moins touchées

L'agriculture, la construction, l'hôtellerie… figurent parmi les secteurs les plus exposés, selon Roland-Berger. Mais les métiers intellectuels ne sont pas exclus. Car il est désormais possible de demander à un robot d'effectuer une tâche nécessitant de la réflexion, dès lors que celle-ci possède un caractère répétitif. Prenons l'exemple d'un avocat. Une partie administrative de son travail est basée sur des règles juridiques qu'un robot peut appliquer à sa place. L'avocat de demain se concentrera certainement davantage sur ses plaidoiries et le contact avec ses clients. Il pourra peut-être se passer du travail d'un juriste en le remplaçant par un robot. On peut appliquer le même raisonnement pour un médecin, qui se spécialisera dans la recherche, par exemple, mais n'aura plus besoin de l'aide d'un secrétaire ou d'un infirmier. Ce sont donc principalement des professions intermédiaires qui seront touchées. Quant aux métiers nécessitant un sens artistique, une connaissance scientifique pointue ou des qualités relationnelles, ils seront davantage préservés de l'automatisation, selon l'étude.

Il est désormais possible de demander à un robot d'effectuter une tâche nécessitant de la réflexion.

3) Détruire… pour créer ?

Quelles sont les conséquences sur le marché de l'emploi ? Les avis divergent. Des experts estiment que la disparition de certaines professions va entraîner la naissance de nouvelles habitudes, de nouvelles technologies, de nouvelles ressources, de nouveaux besoins et donc de nouveaux métiers. Cette vision, basée sur l'innovation, a été théorisée par Joseph Schumpeter (lire « C'est qui ? ») au début du XXe siècle, sous le nom de « destruction créatrice ». Selon d'autres économistes, l'accélération est trop rapide et ne permettra pas aux salariés de se requalifier assez vite. En outre, les nouvelles technologies nécessitent beaucoup moins de main-d'œuvre que les services ou l'industrie. L'appli Instagram, par exemple, répond aux besoins de millions d'utilisateurs mais ne nécessite qu'une dizaine de salariés pour fonctionner. L'entreprise Kodak, elle, a employé jusqu'à 140 000 salariés avant de déposer le bilan en 2012. « Le capital [les machines] se substitue au travail [des hommes] », résume Larry Summers, l'un des anciens conseillers économiques du président américain Barack Obama. Selon l'étude Roland-Berger, le taux de chômage culminera à 18 % (contre 10 % aujourd'hui), d'ici à 2025 en France, à cause de l'automatisation des tâches.

4)L'avantage : des gains de productivité

Mais l'usage des robots et des automates n'aura pas que des conséquences négatives sur l'économie. Il entraînera des gains de productivité pour les entreprises, en particulier pour les plus petites d'entre elles. Selon l'étude Roland-Berger, cela permettra aux entreprises d'effectuer des investissements à hauteur de 30 milliards d'euros. Quant aux ménages, ils bénéficieront de quelque 13 milliards d'euros de pouvoir d'achat supplémentaires.

C'EST QUOI ? C'EST QUI ? C'EST QUOI ? C'EST QUI ?

L'automatisation

Il s'agit des dispositifs techniques pouvant seconder, voire remplacer, l'homme dans ses efforts physiques mais aussi dans son travail intellectuel (de surveillance, par exemple). Dans certaines industries, on est passé d'un système manuel à un système mécanisé, puis automatisé.

Joseph Schumpeter

Né en 1883 et mort en 1950, cet économiste autrichien a étudié le rôle de l'innovation. Selon lui, l'activité économique est caractérisée par la disparition et la création incessantes d'activités.

Le luddisme

Au XIXe siècle, le luddisme désignait l'opposition de certains artisans anglais du textile à la mécanisation de leur activité. Le néo-luddisme désigne les personnes opposées au progrès technologique, le jugeant aliénant (rendant trop dépendant).

Cet article est extrait de l'Eco, hebdo destiné aux 12-16 ans.

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