Le montant des redressements pour « travail au noir » a été moins élevé en 2017 qu'en 2016, a relevé l'Acoss, l'agence centrale des organismes de sécurité sociale, qui évoque des dossiers de plus en plus complexes à monter.
L'an dernier, le montant des redressements pour travail dissimulé a représenté un total de 541 millions d'euros. En 2016, ce montant avait atteint 554 millions d'euros… Néanmoins, il faut garder en tête que les sommes réellement récupérées sont beaucoup plus faibles en raison d'un taux de recouvrement des créances particulièrement modeste (11%). Pour expliquer cette baisse des recouvrements, Yann-Gaël Amghar le directeur général de l'Acoss a évoqué la complexité croissante des dossiers à mettre en place. Il plaide aussi pour l'efficacité des contrôles, qui peuvent avoir un impact sur un secteur d'activité ou une région.
Lutte contre la fraude au détachement
Parmi les causes de cette baisse d'une année sur l'autre, l'Acoss met aussi en avant la lutte contre la fraude au détachement des travailleurs européens : les redressements avaient représenté 51 millions d'euros en 2016, contre 41 millions l'an dernier. C'est dans le secteur du bâtiment et de la construction que les redressements sont les plus importants : il pèse en effet 54% du montant total enregistré l'an dernier. Les secteurs des transports terrestres, de l'hôtellerie restauration et de l'industrie suivent, mais très loin derrière (respectivement 7%, 4,5% et 3,9%).
Hausse de l'objectif
La convention passée avec l'État a revu à la hausse l'objectif des redressements pour les Urssaf : 3,5 milliards d'euros pour la période 2018 à 2022. Pour la période allant de 2013 à 2017, les redressements pour travail dissimulé ont représenté 2,3 milliards d'euros. Le gouvernement a récemment voté pour un renforcement des mesures contre le travail au noir et la fraude au détachement.