Travail dominical : une interdiction en décalage avec son temps

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Par Publié le 4 octobre 2013 à 2h17

Profondément enraciné dans la culture chrétienne, la France a longtemps sacralisé le dernier jour de la semaine, celui lors duquel Dieu lui-même est resté au repos. Mais cet héritage culturel a-t-il encore sa place dans un temps ou le commerce se dématérialise et se globalise ?

Aujourd'hui, la concurrence est internationale. Certes, ce n'est pas valable pour tous les secteurs. Néanmoins, pour des univers commerciaux tels que les produits de luxe, le tourisme... les vrais concurrents sont à chercher hors de nos frontières. L'exemple des grands magasins illustre parfaitement ce phénomène : prenons un touriste Chinois, pensez- vous qu'en préparant son voyage il hésite encore entre Le Printemps et Les Galeries Lafayette ? Malheureusement non, désormais il hésite plutôt entre les grands magasins de Paris et ceux de New-York, Moscou, Tokyo...etc. Et ce qui caractérise ces destinations, ce sont les longues plages d'ouvertures de leurs magasins.

De plus, les us et coutumes des français évoluent

Les français passent de plus en plus de temps en déplacement entre leur lieu de travail et leur domicile, leur consommation se décloisonne progressivement et ne respecte plus du tout le canevas des générations précédentes (qui consistait généralement à faire un plein de courses le samedi, pour toute la semaine). Aujourd'hui, on pourrait presque dire que la consommation et les actes d'achats se font quotidiens, voire pluri-hebdomadaires. Les consommateurs passent rapidement par leur magasin favori en sortant de leur journée de travail et n'hésitent pas à y retourner dès le lendemain.

De plus en plus de foyers sont formés par des couples d'actifs qui n'ont pas d'autre choix que de se rendre en magasin en soirée

C'est finalement un choix très pragmatique de la part des enseignes de proposer ces horaires élargis. A ce titre, les fermetures annoncées forceront les consommateurs à se ré-adapter à une nouvelle organisation horaire, moins flexible, moins facilitante.

Les principales victimes de ces fermetures, outre les enseignes et marques, et les consommateurs, seront avant tout les salariés. Car rappelons que ces temps de travail n'étaient en aucun cas imposés mais bel et bien « proposés » aux salariés des enseignes concernées. On pense aux enseignes de bricolage et d'équipement de la maison, comme Leroy Merlin, Bricorama, ou encore Castorama, mais aussi aux récentes difficultés de Séphora, de Monoprix et de l'ensemble des magasins de l'avenue des Champs Élysées (dont les ventes d'après 20h représentent environ 20% du chiffre d'affaires global des commerces de l'avenue). Je déplore une certaine stigmatisation du commerce, en tous cas une bien basse considération de l'activité commerciale dans son ensemble... Certains semblent oublier que c'est sur l'attractivité commerciale que se sont construits les villes, les régions, les pays, les peuples que nous formons aujourd'hui. Ainsi c'est un véritable débat qu'il faut mener, une vraie réflexion autour de notre rapport au temps et au travail. Le commerce n'est pas une tare mais une condition de notre épanouissement social. Et si la parole m'était donnée, je proposerais de le renforcer au lieu de l'affaiblir.

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