Terminée la "valise cabine" à bord des vols Ryanair. Ceux qui voudront voyager à bord d'un avion de la compagnie irlandaise avec une petite valise devront désormais payer un supplément de 6 à 10 euros. Cette nouvelle modification des conditions tarifaires de la compagnie "modèle" de tous les low-cost du monde annonce-t-elle la fin du "very low cost" ?
Un de mes amis journalistes, qui se reconnaîtra sans doute en lisant cet article, ne jurait que par Ryanair à une époque. Chaque fois que la compagnie proposait des billets en promotion à 1 euro, il allait réserver tous les vols possibles pour sa destination favorite, Rome, où il disposait d'un point de chute. Bien sûr, pour voyager à 1 euro, il lui fallait accepter de partir dans la semaine, au plus tard, le jeudi, et revenir le lundi, mais quand on est capable d'organiser son emploi du temps à l'envi, pourquoi se priver ? Lui ne s'en privait pas.
Bien sûr, le billet à un euro n'était pas à son prix, et c'était surtout un coup de com de la compagnie. Il n'empêche, aujourd'hui, bien souvent, Ryanair sort dans les premières réponses les moins chères sur les moteurs de recherche comme Kayak.com ou Skyscanner.com. Mais on déchante vite en découvrant les contraintes : quand il s'agit de partir ou d'arriver à Paris, c'est depuis l'aéroport de Beauvais, classé parmi les pires aéroports de la planète, qu'il faut décoller. Les horaires sont particulièrement peu pratiques. Et maintenant, donc, même la petite vailise est payante. Au final, les autres billets ne paraissent pas si chers. Les horaires des vols sont plus pratiques. Et l'on décolle ou atterit à Roissy ou Orly, quand il s'agit de voyager depuis ou à destination de la capitale.
Les réseaux sociaux grouillent de messages de passagers s'estimant lésés
Mais ce n'est pas la seule raison qui pousse à réfléchir avant de monter à bord d'un avion de Ryanair, ou plutôt, d'en acheter un billet. Au cours des derniers mois, la compagnie irlandaise a defrayé la chronique, en annonçant sans états d'âme qu'elle devait annuler des milliers de vols, car ses plannings ne lui permettaient plus de les assurer. Des dizaines de milliers de passagers se sont retrouvés en carafe, parfois, à quelques jours de leur départ, parfois, déja partis, sans solution de repli. Sans solution économique de repli. Bien sûr, Ryanair avait beau jeu de déclarer qu'elle n'est tenue d'assurer les vols que le jour du départ, et encore, sous certaines conditions. Ce qui est en fait parfaitement vrai.
Récemment, le PDG et les cadres d'un groupe industriel installé dans le Sud de la France, mais dont le siègle social est à Paris, me racontaient comment les vols entre leur principale implantation, près de Pau, et la capitale, étaient assurés par Air France et sa filliale Hop!. Et de m'expliquer que lorsque l'avion n'est pas assez rempli au goût du transporteur, il n'est tout simplement pas affreté. Et les passagers sont invités à se rendre par leurs propres moyens à Toulouse... S'ensuit une noria de taxis, sachant que Pau n'en compte pas beaucoup, qui viennent embarquer les passagers abandonnés pour les conduire à prix d'or à Blagnac, quand ce n'est pas à l'hôtel, faute de place dans le dernier vol du soir pour Paris.
Des avions annulés sans prévenir, les passagers laissés en rade
Bien entendu, le transport aérien, comme d'autres moyens de transport, j'ose dire, même le train, c'est d'abord la facilité de se rendre d'un point A à un point B dans des conditions de confort optimales, à des prix acceptables, voire parfois, partucliérement compétitifs. Mais quand la machine s'enraye, le passager à l'impression de ne plus beaucoup compter pour celui qui l'a transporté ! Dernièrement, lors d'un voyage transatlantique, je me suis retrouvé sans valise à l'arrivée. Le chef d'escale, fort sympathique, m'invite à faire quelques achats de première necessité à l'aéroport, en attendant que ma valise me soit restituée. Les dépenses en question étant remboursées à hauteur de 100 euros. Je n'ai jamais pu me faire rembourser le premier centime, la compagnie refusant les justificatifs au prétexte qu'il s'agissait de "tickets de carte bancaire", alors même qu'il s'agissait bel et bien des facturettes électroniques, avec la mention des achats effectués. Au troisième appel au service client, j'avoue, j'ai renoncé, lassé d'être baladé, après avoir renvoyé trois fois les documents.
Alors, oui, Ryan Air, en annonçant vouloir faire payer désormais pour le bagage cabine (sauf les sacs à main et les petits sacs à dos) est peut-être en train d'initier une opération vérité. Tout à un prix, le transport aérien aussi, il faut accepter de le payer. Pourvu seulement que cela profite aussi aux passagers en cas de souçi, et que les compagnies aussi, accepteront demain d'assumer leurs erreurs ou leurs défaillances....