Après avoir inversé la donne dans la guerre des brevets de Samsung contre Apple, le gouvernement Américain remet son grain de sel dans les affaires des autres au nom de la « compétitivité », cette fois dans la fusion American Airlines et US Airways.
Les deux grands noms du transport aérien américain, American Airlines et US Airways, avaient annoncé en février leur intention de fusionner, créant ainsi un géant mondial du secteur. Une opération tout bénef pour les deux compagnies aériennes qui cumulent 130 millions de passagers et 37 milliards de dollars de chiffres d'affaires l'an dernier.
« Des centaines et des millions de dollars » en jeu
C'était sans compter sur la plainte déposée par l'administration Obama, soutenue par six Etats américains, afin de stopper la machine. «Nous ne pouvons simplement pas approuver une fusion qui se traduirait par des tarifs plus élevés pour les consommateurs américains, des frais plus élevés et moins de services», a résumé Bill Baer, un responsable de la division antitrust du département de la Justice (DoJ), lors d'une conférence de presse téléphonique. «Ces deux compagnies sont viables, en bonne santé, et en position d'être énergiques face à la concurrence et d'avoir du succès en restant indépendantes» ajoute-t-il.
L'entreprise née de cette fusion aurait eu la main mise sur l'un des aéroports de la capitale, le Washington Reagan national Airport. Son monopole serait étendu à 69% des créneaux d'atterrissage et de décollage et 63% des liaisons directes avec cet aéroport.
De plus, dans l'hypothèse où la fusion aurait lieu, 80% du transport aérien aux Etats-Unis serait assuré par seulement quatre compagnies qui n'auront aucun mal à se mettre d'accord sur des augmentations de tarifs ou l'introduction de nouveaux frais.
La fusion retardée
Avec ces plaintes sur le dos, American Airlines et US Airways ne peuvent plus espérer signer leur contrat ce trimestre. Dans un communiqué, les deux compagnies confirment que la procédure judiciaire va « probablement prendre quelques mois ». Ce qui n'est vraiment pas une bonne nouvelle pour American Airlines et la maison mère AMR, qui ont déposé le bilan en novembre 2011 et espéraient sortir de la faillite grâce à cette fusion.
Pour l'instant, les deux transporteurs aériens peuvent espérer solder la procédure en étant plus souples dans leur opération et en acceptant des concessions et des cessions. Mais c'est au juge que reviendra la décision finale.