La France avance certes sur la transition énergétique, mais pas assez rapidement, même par rapport à ses propres objectifs et engagements pris dès 2015, pointe l’Agence internationale de l'énergie (AIE).
Un budget carbone finalement moins ambitieux
La France peut être fière de sa production décarbonée d’électricité (le nucléaire compte pour 71% dans notre mix énergétique, et les centrales hydraulique pour 10%), ce qui fait que notre pays a les plus faibles émissions de CO2 par habitant parmi les pays développés. Notre pays consent d’ailleurs d’importants financements publics : dans le cadre du plan France Relance, 8 milliards d’euros ont été alloués à la décarbonisation de l’industrie ainsi qu’à la construction de petits réacteurs nucléaires, et 4 milliards d’euros l’ont été pour soutenir la fabrication de véhicules électriques et hybrides, rappelle l’Agence internationale de l'énergie (AIE), qui salue toutes ces initiatives dans un rapport dédié à notre pays, qu’elle vient de publier.
En même temps, la France ne va pas assez vite sur la transition énergétique, pointe également l’AIE. Les objectifs en termes d’émissions de gaz à effet de serre adoptés en 2015 n’ont pas été revus depuis, et le deuxième budget carbone a été revu à la hausse en 2020, rendant les objectifs à atteindre d’ici 2023 moins ambitieux.
La France devrait accélérer véritablement sur les renouvelables
Et même pour atteindre ces objectifs revus à la baisse, la France devrait fournir un effort gigantesque d’ici 2023. Notre pays devrait rajouter 6,4 gigawatts (GW) de capacités éoliennes, soit l’équivalent de 40% des capacités disponibles aujourd’hui. Quant aux sites photovoltaïques, pour atteindre les objectifs fixés notre pays devrait doubler leur capacité en l’espace de trois années seulement. Pour rappel, la France vise une part des renouvelables de 23% d’ici 2023, mais cette dernière était de seulement 17,2% en 2019 et de 19,1% en 2020.
Quant à l’objectif de faire diminuer la consommation globale d’énergie au sein du pays, la France est encore à la traîne. En 2019, nous avons consommé 145,4 millions de tonnes équivalent pétrole, ce qui est très supérieur à l’objectif de 130 millions de tonnes équivalent pétrole fixé pour 2020. Et l’objectif fixé pour 2030 est encore plus ambitieux : 120,9 millions de tonnes équivalent pétrole. Pour y parvenir, notre pays devra opérer des changements radicaux dans sa structure économique et faire évoluer les habitudes des consommateurs, de même qu’accroître la numérisation et l’électrification de l’économie.