Tous indépendants ! (extrait)

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Par Guillaume Cairou Modifié le 9 juin 2017 à 14h49
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@shutter - © Economie Matin
34 %Selon un sondage OpinionWay/Moovjee, 34 % des lycéens et étudiants ont envie d'entreprendre.

Malgré un contexte général plutôt morose et bien peu propice à l’esprit d’entreprise, notre jeunesse a envie de se lancer. Selon une étude OpinionWay/Moovjee réalisée en 2015, 34 % des jeunes lycéens et étudiants de la filière professionnelle interrogés affichent leur envie d’entreprendre !

Les jeunes, des indépendants et des entrepreneurs dans l’âme

Et surtout quel saisissant contraste avec une enquête Ipsos parue deux ans plus tôt révélant que 77 % des 15-25 ans souhaitaient travailler dans la fonction publique ! La preuve qu’il faut toujours considérer les sondages avec une infime précaution… ou le signe qu’un vent nouveau souffle sur la France ? Je n’ai pas de réponse définitive, même si j’espère que c’est la seconde explication qui prévaut. Dans le doute, donc, faisons preuve d’optimisme et optons pour cette dernière.

L’information est encore plus réjouissante lorsqu’on se penche sur les raisons qui poussent en priorité nos « gamins » à s’imaginer dans la peau d’un entrepreneur : « être libre de mes décisions » (90 % de réponses favorables), « faire mes propres expériences » (89 %), « montrer mon potentiel » (86 %) ou encore « développer une idée à laquelle je crois » (83 %). L’entrepreneuriat est en effet une histoire de passion et l’on ne peut qu’applaudir en découvrant qu’il est envisagé avant tout sous cet angle par nos jeunes.

Il reste désormais à convaincre la nouvelle génération qu’un tel choix de vie ne se résume pas à l’épanouissement personnel. Sans minimiser les risques et les possibles revers de fortune, elle doit aussi prendre conscience que c’est en entreprenant qu’elle a le plus de chances de connaître la réussite professionnelle sur le long terme.

Et puisque le frémissement se fait enfin sentir, ne le gâchons pas en clouant au pilori ceux qui échouent malgré la meilleure volonté du monde. Tous ceux qui ont réussi ont commencé par échouer et c’est sur ces premiers échecs qu’ils ont construit leur succès. Marc Simoncini, le créateur de Meetic, en est un formidable exemple. Et ce fameux droit à une seconde chance qui fait la force des États-Unis et qui manque tant à la France va-t-il enfin voir le jour ?

Pour créer un million d’emplois, mobilisons les forces vives de notre pays !

Pour décréter obligatoire le goût de la prise de risque, ou du moins son soutien sans faille, je propose une solution très simple : la mobilisation générale des bonnes volontés ! Le gouvernement, les parlementaires, les corps intermédiaires, les entrepreneurs qui ont réussi, ceux qui ont échoué avant de rebondir, les experts du mentorat entrepreneurial ou encore les associations doivent unir leurs forces pour mettre le pied à l’étrier à nos jeunes pousses les plus prometteuses.

Même les militaires doivent être sur le pont ! Certains candidats à l’élection présidentielle souhaitaient la réouverture des casernes et le retour de la conscription pour encadrer notre jeunesse et recréer un creuset social, un esprit de la nation. Je pense que cette idée est trop coûteuse pour être mise en pratique. En revanche, faire appel aux compétences de meneurs d’hommes et de femmes des militaires à la retraite me semble plus judicieux. En termes de management, qui mieux qu’eux peut pousser nos jeunes à se lancer, en particulier dans les quartiers sensibles ? J’ai été éducateur à Mantes-la-Jolie dans les années 1990, je connais l’énergie de notre jeunesse. Mais elle n’est pas valorisée. Il faut que ce gâchis cesse.

Dans le domaine de l’accompagnement, les choses avancent. Il faut le reconnaître. Tant mieux pour les entrepreneurs qui se lancent en ce moment, le principe a clairement le vent en poupe. En fonction du stade d’avancement du projet, on les appelle couveuses, incubateurs, pépinières ou encore accélérateurs. Peu importent les subtilités sémantiques, retenons juste un objectif commun : transformer une idée innovante en entreprise performante.

Donnons les moyens à ceux qui le désirent de soutenir les start-up. C’est vrai dans le domaine financier. C’est la raison pour laquelle le Club des entrepreneurs réclame une baisse de la pression fiscale sur les plus-values de cession. Les chefs d’entreprise et entrepreneurs à succès pourront aussi réinvestir plus facilement leurs profits dans l’écosystème de start-up et de TPE/PME, et apporter ainsi leur expertise et une forme de coaching que ne peuvent pas forcément apporter des profils financiers classiques. C’est également vrai dans le conseil stratégique, l’international, la recherche et le développement et la mise en réseau.

« Accompagner les jeunes entrepreneurs » figure parmi les 10 propositions pour favoriser le travail indépendant et créer des emplois :

1. Créer un cadre juste et protecteur pour les indépendants
2. Mettre en place un guichet unique pour les indépendants
3. Relancer le régime de l’auto/microentrepreneur
4. Fluidifier les parcours entre salariat et entrepreneuriat
5. Simplifier la création d’entreprise individuelle
6. Enseigner l’initiative individuelle à l’école
7. Favoriser l’initiative individuelle
8. Accompagner nos « jeunes » entrepreneurs
9. Créer un Small Business Act pour les entrepreneurs indépendants
10. Nommer un secrétaire d’État aux Indépendants et à l’Initiative individuelle… et des entrepreneurs au gouvernement

Ceci est un extrait du livre « Tous indépendants ! » écrit par Guillaume Cairou paru aux Éditions du Cherche Midi. (ISBN: 2749155797, ISBN numérique: 978-2749155791). Prix : 19 euros.

Reproduit ici grâce à l'aimable autorisation de l'auteur et des Éditions du Cherche Midi.

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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