Pour lutter contre la crise, les autorités se préparent à assommer l’économie… et cela fait naître une opportunité potentiellement spectaculaire.
Aujourd’hui, nous suffoquons d’indignation. Nous retenons notre souffle, incrédule. Et nous nous frottons les mains avec avidité.
Les autorités font une chose si idiote qu’elle assommera l’économie… et réduira peut-être même le gouvernement en ruine. Pourtant, elles agissent avec une confiance si insensée que nous pensons pouvoir en tirer un profit quasi-assuré.
Ce qui prend forme dans ces lignes n’est pas une vision morose du monde qui nous attend, mais bien une joyeuse anticipation de l’argent qui peut être gagné (ou en tout cas pas perdu) en prenant les autorités à revers.
Injections d’argent
Nous commençons par faire un petit tour dans l’actualité. Voici un titre de MarketInsider :
« La Fed déclare qu’elle continuera les repos au jour le jour d’au moins 75 milliards de dollars jusqu’au 4 novembre. »
La date de fin initiale pour ce programme de mesures destinées à calmer les marchés était le 10 octobre. Cependant, plus tôt dans le mois, la Réserve fédérale a annoncé qu’elle continuerait à injecter jusqu’à 75 Milliards de dollars dans les marchés monétaires jusqu’à début novembre… et plus si nécessaire.
Ce n’est pas tout. La Fed injecte aussi de l’argent dans le cadre de son programme de « gestion des réserves » ; elle a commencé cette semaine avec 7,5 milliards de dollars.
À elles toutes, ces initiatives devraient mettre plus de 850 milliards de dollars de nouvel argent dans le système sur les 12 prochains mois – même sans crise.
La partie est truquée, en d’autres termes.
Un dollar obéissant
Pour vraiment comprendre la situation, nous devons revenir à sa genèse, il y a près d’un demi-siècle. En 1971, les autorités américains nous ont fait un petit coup de bonneteau, substituant une nouvelle devise – les notes de la Réserve fédérale – au bon vieux dollar fiable adossé à l’or.
L’ancien dollar était menotté à l’or au taux fixe de 35 dollars l’once. Là où allait l’or, le dollar allait aussi.
Le nouveau dollar, lui, était plus obéissant ; il allait là où ses maîtres le lui disaient.
Depuis 30 ans, la banque centrale des autorités – la Réserve fédérale – refile ces nouveaux billets à l’industrie financière et aux élites. Cela a financé leur spéculation, leurs rachats et leurs primes… et garanti que leurs investissements ne chuteraient pas (ou en tout cas pas longtemps).
Cela les a laissé avec environ 30.000 milliards de dollars de richesse supplémentaire qu’ils n’avaient jamais gagnée. C’est cela – pas l’avidité, pas les algos, pas le ratio r>c idiot de Piketty, pas la déréglementation, pas les baisses d’impôts – la raison pour laquelle les riches sont bien plus riches, par rapport à tous les autres, qu’il y a 30 ans.
À présent, après une passade aussi brève qu’insincère avec la « normalité », la Fed est de retour à ses anciennes perversions – voler les classes moyennes pour récompenser les riches.
Tout cela a un bon côté : c’est extrêmement prévisible. Toujours plus de nouveaux dollars factices. De dette. De booms cinglés. De krachs terrifiants. Et toujours plus d’inflation, sans Paul Volcker pour arranger la situation.
Ne vous inquiétez pas de la dette !
Nous ne parlons pas uniquement de politique monétaire. Lorsque la prochaine crise frappera, tant la Fed que le gouvernement fédéral feront une tournée générale de nouvel argent – et pas uniquement à destination des banquiers et des initiés, cette fois-ci.
Pour le prouver, nous nous tournons vers un autre gros titre – et un article remarquable –, de la part de Reuters cette fois-ci :
« Pour vous préparer à la prochaine récession US, disent les économistes, ne vous inquiétez pas de la dette.
Les économistes sont divisés quant à la date de la prochaine récession US, mais sont généralement d’accord sur ce point : le pays devra la combattre avec un programme budgétaire énorme, et être prêt à assumer des déficits qui pourraient éclipser le trou de 1.000 milliards de dollars creusé par l’administration Trump cette année. […]
Lors de la prochaine récession, les Etats-Unis devraient envisager ‘un ensemble de mesures assez généreux’, atteignant peut-être jusqu’à 1.700 milliards de dollars – deux fois la somme approuvée pour lutter contre la récession début 2009, durant un ralentissement sévère, a déclaré Karen Dynan, ancienne membre de la Fed et du Trésor US désormais employée au Peterson Institute for International Economics, lors d’une récente discussion sur les perspectives économiques mondiales.
‘Nous avons de l’espace budgétaire’, a-t-elle dit.
Cette attitude pro-dette est largement approuvée parmi les économistes d’entreprises, les universitaires, les analystes de think tanks et les prévisionnistes privés, et pas uniquement aux États-Unis. »
L’article explique que le seul problème encore à régler, c’est le choix des gabegies à financer. Des paiements directs aux contribuables ? Des infrastructures ? Le changement climatique ?
Bien entendu, c’est ce que décidera la prochaine élection. L’auteur américain Ambrose Bierce décrivait une élection comme « une vente aux enchères anticipée de biens volés ».
La loterie présidentielle de 2020 sera le plus gros « arnarquethon » jamais tenu. Elle déterminera quels escrocs toucheront l’argent.
Cependant… les sommes qu’ils toucheront ne seront probablement pas aussi valables qu’ils l’espéraient. Le système entier sera bientôt noyé de nouveaux dollars qui perdront de la valeur plus rapidement que jamais.
Alors que faire ? Eh bien… n’est-ce pas évident ?
À suivre…
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