Toulouse-Blagnac : un site de financement participatif propose d’en racheter 10%

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 novembre 2014 à 11h23

Être propriétaire d'un aéroport, ça vous tente ? Alors la vente de l'aéroport de Toulouse-Blagnac peut être l'occasion rêvée de détenir une part de capital. Mis en vente par l'Etat et lorgné par une société sino-canadienne, l'aéroport fait l'objet d'une mobilisation massive sur le site de financement participatif WiSEED. Le fondateur, Thierry Merquiol, a lancé une campagne pour la collecte de fonds et espère trouver ainsi 15 millions d'euros.

Que l'aéroport de Toulouse reste français !

L'Etat veut vendre l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour renflouer un peu ses caisses. Et les repreneurs ne manquent pas : deux offres, en particulier, ont l'attention du gouvernement. D'une part celle, française, alliant Vinci et Aéroports de Paris et d'autre part celle sino-canadienne. Sauf que la deuxième offrirait 300 millions d'euros et est la plus élevée, donc la plus intéressante pour le gouvernement.

Pour Thierry Merquiol, il n'en est pas question : fondateur de WiSEED, entreprise toulousaine, il a donc décidé de mobiliser les internautes. Grâce à la mobilisation collective il espère récolter des intentions d'investissement pour 15 millions d'euros. Soit 10% du capital de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.

Son but est avoué : que l'aéroport reste franco-français. Selon ses calculs entre ces 10% achetés par les internautes, les 5% des collectivités territoriales, les 25% de la Chambre de Commerce et les 10,1% du capital que gardera l'Etat, les Français détiendront 50.1% du capital de l'aéroport... et donc la majorité absolue et la main sur les décisions stratégiques.

Un joli coup de comm' de WiSEED, qui fait le buzz !

Collecter 15 millions d'euros, ce n'est pas chose aisée. Selon Thierry Merquiol à 8 heures le jeudi 20 novembre 2014, les intentions d'investissement atteignaient 8 millions d'euros... mais rien n'est affiché sur la page.

D'ailleurs, les doutes subsistent dans les commentaires : et beaucoup remettent en doute la possibilité de réussir le coup... et même la question du financement et du retour sur financement. Car WiSEED ne s'engage aucunement dans la réussite du projet. Le site ne collecte que les intentions de financement et le financement en lui-même.

Au final, beaucoup se demandent s'il ne s'agit pas là d'un joli coup de comm'... avec ce projet de financement participatif, WiSEED a obtenu une surtout un grande visibilité. Pour au final un investissement publicitaire égal à zéro.

D'autant plus que, contrairement aux autres projets de WiSEED, dans le cas de l'aéroport de Toulouse-Blagnac, c'est l'Etat qui a la main sur la chose. Il ne s'agit pas d'une levée de fonds décidée par des entrepreneurs pour leur start-up mais bien d'une cession de capital.

Et alors que pour les autres projets du site un engagement de la part des entrepreneurs existe, WiSEED n'a en fait aucune garantie que son offre participative sera celle choisie par le gouvernement.

Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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