Avec cinq des huit raffineries bloquées complètement ou partiellement par des transporteurs routiers opposés à la loi El Khomri, les stations service fonctionnent au ralenti ou pas du tout. Patrick Pouyanné, le PDG de Total, menace lui de son côté de revoir à la baisse les investissements du groupe pour restructurer le secteur.
Il faut dire que les raffineries bloquées par le mouvement contre la loi travail sont opérées par Total. En marge de l’assemblée générale des actionnaires, le PDG n’a pas été tendre envers ces blocages. « Si nos collègues veulent prendre en otage, pour une cause qui est étrangère à l'entreprise, un outil industriel, il faut qu'on se pose la question de savoir si c'est là que nous devons investir. En tout cas, nous devrons réfléchir à cette question ». De fait, les investissements prévus pour restructurer le secteur des raffineries sont désormais menacés.
Rupture du pacte pour Total
Le PDG de Total estime que ces manifestations représentent « une forme de rupture du pacte qui lie à la fois nos employés et notre entreprise ». L’an dernier, les sites de Donges, en Loire-Atlantique, et de La Mède dans les Bouches-du-Rhône ont fait l’objet d’un investissement de 600 millions d’euros dans le cadre d’un programme de modernisation et de reconversion des sites.
Des investissements revus à la baisse
En ce qui concerne Donges, l’investissement pourrait être remis en cause : « Nous allons regarder, notamment sur le plan de Donges, qui était un plan d'investissement lourd, si nous devons effectivement investir 500 millions d'euros », menace Patrick Pouyanné. Ce sont aussi des emplois qui ne seront pas créés ou sauvegardés.