L’Assemblée générale de Total s’est déroulée le 28 mai 2021 : l’occasion de prendre quelques décisions majeures sur les dividendes et le salaire du PDG, Patrick Pouyanné. Le tout sur fonds d’année historique en termes de pertes nettes pour le groupe et quelques mois seulement après l’annonce d’un plan de suppression de postes.
7 milliards de pertes, 7,6 milliards de dividendes chez Total
Si le groupe Total a très rapidement fait savoir, en 2020, qu’il n’allait pas demander l’aide de l’État concernant le chômage partiel imposé à cause de la pandémie, le pétrolier aura surtout souffert de la chute du cours du pétrole en Bourse. Heureusement, il s’est repris depuis, revenant au-dessus des 60 dollars le baril en moyenne.
Reste que cette baisse de prix (moins de 10 dollars le baril et même des transactions en négatif qui ont marqué les esprits tout en étant anecdotiques) aura impacté le résultat net du groupe, et pas qu’un peu : Total affiche une perte nette de près de 7 milliards d’euros (7,2 milliards de dollars) pour l’exercice 2020, contre un bénéfice net de près de 11 milliards d’euros (11,2 milliards de dollars) en 2019.
Une chute conséquence du bénéfice, qui tombe dans le négatif, mais qui n’aura pas empêché les actionnaires de voter pour de gros dividendes : 7,6 milliards d’euros pour l’exercice clos.
Hausse du salaire du PDG, suppression de postes
De même, comme le souligne Reporterre, malgré une année difficile pour l’ensemble du secteur et donc pour Total qui enregistre la quatrième pire perte de 2020 des grandes entreprises françaises, derrière Renault, Unibail-Rodamnco et Air-France-KLM, la rémunération du PDG va augmenter. Une décision qui a obtenu une petite majorité, selon le site : 60,27 % des actionnaires ont voté pour. Après un salaire de 3,8 millions d’euros (fixe + variable), porté à 5,8 millions d’euros une fois comprises les actions en 2020, le salaire du PDG Patrick Pouyanné va augmenter de 10% pour sa part fixe (1,4 million d’euros en 2020, donc 1,5 million d’euros en 2021).
Un salaire millionnaire qui tranche avec l’annonce, en novembre 2020, d’un plan de suppression d’emplois chez Total. 1.500 postes sont concernés par des départs volontaires, donc sans licenciements nets, mais seulement 700 seront compensés par de nouveaux recrutements, soit entre 700 et 800 postes supprimés au niveau mondial (sur 100.000 employés pour le groupe).