Deutsche Telekom refroidit les rêves d’Amérique de Xavier Niel

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 5 août 2014 à 11h47

Deutsche Telekom, qui détient l'opérateur américain T-Mobile, n'aurait pas été particulièrement impressionnée par l'offre d'Iliad, maison-mère de Free, pour racheter l'opérateur américain. Si ce n'est pas un « non » catégorique qu'a essuyé Xavier Niel, l'offre n'a pas eu l'effet escompté.

Une offre de rachat moins élevée que celle de Sprint

T-Mobile est déjà dans le collimateur d'un autre opérateur américain, Sprint/Softbank, avec lequel Deutsche Telekom est en discussions depuis plus d'un an. L'offre de Sprint est supérieure, en numéraire, à celle lancée par Iliad.

Xavier Niel a en effet proposé 33 dollars par action, soit un total de 15 milliards de dollars (11,2 milliards d'euros), là où l'offre de Sprint se base sur quelques 40 dollars l'action. Une différence de prix particulièrement importante qui risque de faire toute la différence.

La stratégie de Niel : l'absence de conflit avec le régulateur des télécoms américain

Comme dans le cadre de la fusion Numericable/SFR, la fusion Sprint/T-Mobile, soit la fusion entre le numéro trois (Sprint) et le numéro quatre (T-Mobile) des opérateurs américains, risque de poser des problèmes. En particulier car le nombre d'opérateurs passerait de quatre à trois dans le pays.

C'est sur ce « détail » que s'est basée la stratégie de Xavier Niel : Free étant absent du territoire américain, il n'y a aucun risque pour que le régulateur des télécoms des Etats-Unis mette son véto à la fusion pour des questions de concurrence ou de monopole. C'est un véritable avantage qui a justifié l'offre moins élevée de Xavier Niel ; mais qui n'a pas convaincu Deutsche Telekom.

Deutsche Telekom ne se positionne pas en faveur de Free

A l'agence Reuters, un proche du dossier a clairement explicité la position de Deutsche Telekom sur l'affaire : l'offre d'Iliad « n'est pas assez sérieuse pour qu'on se détourne de Sprint/Softbank ». Une véritable douche froide pour Xavier Niel.

Pire que cela : Deutsche Telekom ne croit pas possible qu'Iliad soit capable de réduire les coûts de T-Mobile de 10 milliards de dollars, chose pourtant promise par Xavier Niel dans son offre.
Mais Deutsche Telekom ne ferme pas pour autant la porte à Xavier Niel. Le groupe allemand a annoncé qu'il allait étudier les deux offres, ce qui laisse la possibilité à Iliad d'améliorer la sienne.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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