Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, l'Union européenne doit jouer sur tous les tableaux, y compris celui du nucléaire. Pour Thierry Breton, ce sont 500 milliards d'euros d'investissements qui seront nécessaires.
En dévoilant son projet de classification verte (« taxonomie ») en fin d'année dernière, la Commission européenne donnait son aval à la labellisation verte du nucléaire et du gaz naturel. Cela signifie que les investissements dans ces deux domaines recevront un « label vert », qui devient de plus en plus une obligation pour les investisseurs afin d'obtenir des financements à taux favorables. À l'heure actuelle, cette taxonomie fait encore débat entre membres de l'Union. Néanmoins, Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, a rappelé que les centrales nucléaires actuelles nécessitent 50 milliards d'euros d'investissements d'ici à 2030.
Neutralité carbone en 2050
Les centrales nucléaires de nouvelle génération en Europe auront besoin de 500 milliards d'euros d'ici à 2050, affirme-t-il dans le Journal du Dimanche. Le nucléaire doit peser 16% du mix énergétique européen d'ici 2050, contre 26% actuellement. Les énergies renouvelables doivent prendre le relais, et elles exigeront également de lourds investissements : à elles seules, elles mobiliseront 65 milliards d'euros par an, à cela s'ajouteront 45 milliards chaque année pour les infrastructures de réseaux supplémentaires.
Des financements labellisés verts
Pour le commissaire européen, inclure le nucléaire dans la taxonomie est « crucial » car cela permettra à la filière d'obtenir les financements nécessaires. Le texte proposé par la Commission européenne fixe des dates limites pour les investissements dans le nucléaire : pour décrocher le label vert, les projets devront avoir un permis de construire avant 2045. Reste maintenant à s'entendre entre pays européens, la France pousse vers une taxonomie verte pour le nucléaire, mais l'Allemagne y est opposée.