Tesla a aligné les milliards de dollars de profit l'an dernier. Et pourtant, le constructeur automobile 100% électrique paiera très peu d'impôts aux États-Unis. C'est le résultat d'une optimisation fiscale à outrance.
En 2021, Tesla a fait mieux que résister face à la pénurie de composants et aux difficultés de la chaîne d'approvisionnement qui ont frappé l'industrie automobile. Le constructeur a en effet engrangé un chiffre d'affaires de 53,82 milliards de dollars sur l'année, pour des profits à hauteur de 5,5 milliards. Avec de tels résultats, on pouvait s'attendre à ce que l'entreprise paie beaucoup d'impôts. Dans les faits, c'est tout le contraire : selon les documents financiers fournis au gendarme de la Bourse américaine, la facture d'impôt de Tesla aux États-Unis ne sera que de 9 millions de dollars.
Résultats records
L'entreprise indique que ses opérations américaines ont perdu 130 millions de dollars en 2021. Surtout, la direction financière du groupe a exploité une grosse ficelle d'optimisation fiscale : faire en sorte que les filiales à l'étranger déclare le maximum de revenus. De fait, la facture d'impôts du constructeur à l'étranger se monte à 839 millions de dollars. De quoi réduire fortement l'imposition aux États-Unis, au grand dam des finances fédérales qui crient famine après deux années pandémiques.
Optimisation fiscale
Il faut pourtant savoir que cette manipulation est parfaitement légale. Il est même devenu quasiment obligatoire d'exploiter cette technique de « structuration des opérations » pour limiter la facture fiscale… Et Tesla n'est bien sûr pas la seule multinationale à se servir de cette astuce. Aux États-Unis comme en Europe, les régulateurs travaillent d'ailleurs sur un resserrement des règles fiscales internationales pour éviter ce type d'optimisation fiscale.