Le 7 janvier 2015, une attaque terroriste d’une rare violence est perpétrée contre le journal satirique Charlie Hebdo, immédiatement suivie par le meurtre de policiers à Montrouge et la prise d’otages de l’hyper Cacher de Vincennes. Plus tard dans l’année ce sont une attaque au véhicule explosif à Saint-Quentin-Fallavier et une tentative d’attentat dans un train Thalys, entre Amsterdam et Paris, que nous voyons sur toutes les chaînes d’informations.
Ces récents et tragiques évènements qui ont secoué le pays tout entier, donnent le sentiment d’une insécurité latente, de menaces permanentes.
Nous avons décidé d’interviewer Elias Nahra, fondateur du Groupe Triomphe Sécurité, expert en prévention et gestion des risques de sécurité, pour faire le point sur l’influence de ses menaces dans le secteur de la sécurité. Elias Nahra revient sur tous les changements engendrés par ces actes inqualifiables, en France.
Économie Matin : Nous sommes en ce moment en plan vigipirate écarlate après les attaques de Charlie Hebdo et du Thalys, concrètement, qu'est-ce que cela à changer pour vous ?
Elias Nahra : Ce qui a changé pour nous, en plus de notre mission de base qui est de surveiller les vols des biens et des personnes, vol à l'étalage, fraude, c’est la vigilance de nos agents à l'entrée et à l'intérieur des magasins. Ils sont attentifs aux comportements des clients, à tous les objets qui pourraient être identifiés comme suspects, et contrôle avec encore plus d’assiduité l’entrée des sites sensibles.
Ces attaques ont généré des réactions sans comparaison avec l’attentat de 95. Dans les heures qui suffirent l’attaque de Charlie Hebdo nous furent assaillis de demandes, si bien que nous n’avons pu donner suite qu’à la moitié d’entre elles.
Économie Matin : Est-ce globalement un phénomène national ou plus ciblé ?
Elias Nahra : Le phénomène est plutôt régional, là où les attentats ont eu lieu. La région parisienne est donc la plus affectée par le renforcement des dispositifs de sécurité. Dans les jours qui ont suivi l’attentat nous avons pratiquement doublé les effectifs sur les zones à risques. Cette mobilisation continue en Ile de France où le plan est maintenu.
Économie Matin : Qu'est-ce que ce contexte a induit comme changement au sein du Groupe triomphe Sécurité ?
Elias Nahra : Nos agents ont reçu des nouvelles formations : contrôles des sacs à main, détection des suspects potentiels et gestion des objets trouvés. Nous avons dû également recruter une centaine de nouveaux agents qualifiés pour répondre à une demande en forte expansion et garantir une sécurité que nous espérons optimale. Depuis le mois de mai nous sommes revenus à un effectif normal. Les renforts vigipirate (alerte attentat) sont toujours d’actualités en Ile de France, le reste du territoire est au niveau vigilance élevée.
Économie Matin : Quels types de services sont les plus demandés en sein du Groupe Triomphe Sécurité ?
Elias Nahra : Nous avons 4 principaux pôles de compétences : surveillance humaine, lutte contre la démarque inconnue, prévention incendie et surveillance ces parcs de loisirs.
Globalement c’est le parc EuroDisney qui demande le plus d’attention en ce moment, avec un très gros dispositif de surveillance déployé.