En mars 2003, ceux qui dénoncèrent l’intervention américaine en Irak, au seul prétexte que Saddam Hussein aurait été en possession d’armes de destruction massive, furent violemment décriés.
Aujourd’hui, avec 650 000 morts « à la clé » et un million huit cent mille personnes exilées ou déplacées (Le Monde Diplomatique-Mars 2013), plus personne n’ignore que cette guerre, sans le moindre mandat délivré par l’ONU, était destinée à mettre la main sur le pétrole irakien tout en dopant les budgets militaires des Etats-Unis.
Tom Ridge, ancien Secrétaire d’Etat à la Sécurité intérieure de George W.Bush, raconta dans un livre (« Le test de notre temps : l’Amérique en état de siège… ») « les pressions qu’il avait reçues de l’entourage du Président pour qu’il gonfle artificiellement le niveau d’alerte terroriste, à la veille de la réélection de ce dernier, en octobre 2004. » (Laure Mandeville-Le Figaro-23.8.2009).
Cet épisode, ajouté aux mensonges ayant conduit à l’intervention américaine en Irak, ne sont sans doute pas étrangers à l’élection de Barack Obama, en novembre 2008. Denis Blair, amiral quatre étoiles, devenu le Directeur du Renseignement auprès du nouveau Président américain, remit les choses en ordre, désignant la crise économique comme « l’ennemi public n°1 », devant Al-Qaïda et ce, en dépit des attentats du 11 septembre 2001 : 3000 morts, des dizaines de milliers de blessés ou victimes de maladies respiratoires dues à l’inhalation de poussières toxiques et « 740 milliards d’euros envolés en fumée sous l’impact des attentats… » (Saveria Rojek/New-York/ Paris Match-14.2.2002). Une victime est toujours une victime de trop. Il n’empêche : la tragédie du 13 novembre 2015, qui a succédé à l’attentat contre Charlie-Hebdo et à l’équipée sauvage d’Amedy Coulibaly, ne font pas pour autant de l’Etat Islamique l’ennemi n°1 de la France.
Alors que les Etats-Unis, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont renoué avec la croissance et connaissent des taux de chômage parmi les plus bas jamais enregistrés depuis 2008, la France ne cesse de régresser alors même que son taux de prélèvements obligatoires culmine à 46% du PIB. L’ennemi public n°1, en France, comme dans bon nombre de pays, c’est d’abord et avant tout le chômage et l’enracinement dans la pauvreté d’une frange de population qui ne cesse de croître.
Si l’on veut véritablement vaincre le terrorisme et combattre l’extrémisme, d’où qu’il vienne, la première d’entre toutes les priorités consiste à remettre de l’ordre dans la finance internationale, qui se nourrit des déficits publics, afin de faire reculer partout la corruption, l’illettrisme et la misère. Si, de son côté, la France se décidait enfin à changer de logiciel, un logiciel truqué qui, depuis des décennies, la condamne à la ruine et aux plus grands désordres, alors seulement nos concitoyens pourraient commencer à reprendre espoir…