Sur les dix premiers mois de l’année, un tiers des locataires ont changé de logement. Un niveau aussi élevé n’a pas été observé depuis 1998.
L'augmentation du pouvoir d'achat favorise les déménagements
Si le marché locatif connaît habituellement une effervescence durant l’été et se calme à la rentrée, tel n’a pas été le cas cette année : la demande est restée soutenue jusqu’en novembre, révèle l’observatoire privé des marchés locatifs Clameur. 33 % des locataires ont déménagé entre janvier et fin octobre 2016.
Ce chiffre est très supérieur à la moyenne constatée par Clameur entre 1998 et 2016 (28,7 %). La dernière fois qu’un niveau quasiment aussi élevé a été constaté était en 2003. S’en est suivi une période de baisse : la tendance ne s’est réellement inversée qu’en 2014. Et depuis, les locataires déménagent de plus en plus. Michel Mouillart, professeur d’économie et auteur de cette étude, explique ce bond de mobilité locative par le fait que certains locataires ont vu leur pouvoir d’achat augmenter et ont pu déménager dans des appartements plus spacieux ou confortables. Une autre partie des locataires aurait profité des taux exceptionnellement bas et du renforcement des aides publiques à l’accession à la propriété pour acheter.
La mobilité des locataires est la plus forte dans l’ouest du pays : en Bretagne et en Basse-Normandie, en Pays de la Loire et en Poitou-Charentes (42 à 46 % selon les régions). Bien que plus faible dans la région PACA (32,8 %), elle y augmente le plus rapidement (+6,5 % sur un an). En Ile-de-France, la mobilité reste la moins élevée du pays (25,5 %) mais connaît en revanche une accélération (+2,4 % sur un an).
Les loyes augmentent peu à peu
Après avoir connu un recul en 2015 (-1,1 % sur les dix premiers mois de l’année), les loyers affichent une hausse de 1 % sur la période équivalente en 2016. Le studios et les T1 (21,8 % de l’offre locative) affichent une augmentation en phase avec la moyenne du marché. Les T3 et T4 augmentent à un rythme moins soutenu (+ 0,6 et +0,7 % respectivement). En revanche, les T2 (33,7 % du marché) et les T5 affichent une hausse de 1,3 et de 1,4 % respectivement.
La moyenne des loyers baisse dans 39 % des villes. Ce chiffre peut paraître élevé, mais compte tenu d’une baisse enregistrée dans 50,2 % des villes en 2015, il doit être interprété comme un ralentissement de la tendance à la baisse.