Les 35 heures ont beau être vilipendées par l'opposition comme étant la cause de la perte de la productivité française, lorsqu'elle était au pouvoir, on ne l'a pas vu faire grand chose pour se débarrasser de la durée légale du travail instaurée par Martine Aubry, alors ministre du Travail du gouvernement Jospin.
Car au final, les 35 heures, on y prend goût. Les salariés, tout comme les entreprises, y ont trouvé leur compte, et cette mesure pourrait finalement faire tâche d'huile en Europe.
Les travailleurs allemands veulent travailler moins
C'est ainsi le cas en Allemagne, où un sondage commandé par le syndicat IG Metall, portant sur un panel de 500 000 personnes (syndiquées ou non), indique que 70% des travailleurs voudraient à leur tour travailler 35 heures par semaine (41%), ou moins (18,5% entre 21 et 24 heures). Actuellement, la durée légale hebdomadaire est de 40 heures.
Voilà qui ne manquera pas d'interpeller le patronat français qui estime que les 35 heures en France sont la cause de tous leurs maux ! Mais ce résultat outre Rhin, qui a étonné les politiques par son ampleur, pourrait s'expliquer par le besoin de mieux concilier vie privée avec vie professionnelle. Si les travailleurs allemands sont prêts à faire des efforts de flexibilité, ils souhaitent en retour obtenir plus de souplesse de la part des employeurs.
Après le salaire minimum, la durée du temps de travail ?
Quoi qu'il en soit, ce résultat montre, s'il en était besoin, que le travail doit s'adapter aux besoins des travailleurs, après leur avoir demandé beaucoup. Un retour de flammes qui sera intéressant à suivre : l'Allemagne est en effet sur la voie d'un retour de balancier social, avec la nouvelle coalition menée par Angela Merkel, qui l'a déjà obligé à instaurer un salaire minimum. Alors pourquoi pas une réduction du temps de travail ?