D'après un rapport sur l'activité d'Hadopi remis au Sénat mercredi, la moitié des adresses IP téléchargeant illégalement en France proviendraient d'ordinateurs professionnels.
Télécharger au bureau pour échapper à Hadopi à la maison
Selon des informations du Figaro, 10 millions de Français fréquentent des sites de streaming ou de téléchargement illégal. Jusqu'à présent, il était difficile d'avoir des chiffres sur les téléchargements sur le lieu de travail, mais un rapport rendu public mercredi par le Sénat évoque la place occupée par le téléchargement illégal dans le monde professionnel. Selon ces recherches rapportées par Loïc Hervé, sénateur UDI-UC de Haute-Savoie, et Corinne Bouchoux, sénatrice écologiste de Maine-et-Loire, 50% du piratage de l'Hexagone est effectué depuis un lieu de travail.
Les salariés se mettent généralement à télécharger au bureau après avoir reçu un avertissement Hadopi à leur domicile, ou parce qu'ils le craignent, se sentant hors d'atteinte au sein de leur entreprise.
Pris la main dans le sac, qu'est-ce que je risque ?
Mieux vaut y réfléchir à deux fois avant de lancer votre téléchargement sur votre poste de travail. Pour avoir téléchargé illégalement, vous encourez, une sanction disciplinaire, allant de l'avertissement au licenciement. Et par les temps qui courent, mieux vaut éviter de perdre son emploi pour un épisode de Grey's Anatomy. Votre sanction sera déterminée en fonction de l'appréciation de votre employeur, du degré de gravité de la faute selon lui.
Même en tort, face à ce cas de figure, vous avez quelques recours à sortir de vos manches. Tout d'abord, l'employeur doit avoir la preuve du téléchargement, sans oublier de prouver que vous êtes bien derrière l'acte illégal et pas quelqu'un qui aurait utilisé votre poste en votre absence, par exemple. De plus, cette preuve doit être rapportée dans des conditions légales : si votre employeur a placé un mouchard ou un dispositif de filtrage sur votre ordinateur ou le réseau, ou s'il vérifie les postes de l'entreprise sans prévenir, votre patron sera en tort.
Sensibiliser les salariés, une solution ?
C'est par le biais d'une commission de protection des droits que l'État entend endiguer le phénomène. Celle-ci propose des formations techniques et de sensibilisation aux salariés: sur les 201 entreprises qui ont fait appel au dispositif, 37 interventions on été menées dans des administrations publiques et collectivités territoriales tandis que 35 interventions ont eu lieu du côté des professionnels de l'enseignement et des organismes de formation.
Pour le sénateur à l'origine de ce rapport, empêcher le téléchargement au bureau relève aussi des responsabilités des pouvoirs publics: "Comment accompagne-t-on les entreprises pour mettre en place un système en interne qui permet d’éviter le téléchargement ? Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer".