Selon la dernière analyse de Gartner, les dépenses informatiques mondiales devraient totaliser 4,5 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 5,5 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, ce montant sous-estime l’ampleur des transformations en cours.
En effet, les organisations qui font le pari d’une disruption technologique constante, s’adaptent et évoluent continuellement, figureront parmi les acteurs incontournables de leurs secteurs respectifs au cours de la décennie à venir. C’est pourquoi de nouvelles tendances IT risquent d’émerger en 2022 et dans le futur.
2021 a été une année charnière pour le monde professionel, obligeant les entreprises non seulement à faire évoluer leurs stratégies de transformation numérique, mais aussi à les repenser complètement. Les employés ne sont pas simplement de plus en plus nombreux en télétravail, ils doivent aussi évoluer dans un environnement informatique en constante mutation. Des technologies comme l’edge computing, l’automatisation ou encore l’accès à de grandes bases de données augurent une nouvelle ère de l’informatique professionnelle.
Toujours plus de données
L’année dernière, chaque personne a généré 1,7 mégaoctets de données par seconde. Il y a eu 70,3 milliards de transactions de paiement en temps réel en 2020, en hausse de 41 % par rapport à l’année précédente. Dans le monde entier, il est estimé que la population a généré 79 zettaoctets de données en 2021, une somme qui fera plus que doubler d’ici 2025, pour atteindre 181 zettaoctets.
Le défi pour de nombreuses entreprises en matière de données est double. Tout d’abord, les entreprises s’appuient sur une vaste gamme de systèmes hérités du passé et d’environnements hybrides, même lorsqu’elles intègrent de nouveaux actifs. Elles doivent donc orchestrer leurs pipelines de données pour obtenir une vue holistique de l’ensemble de l’organisation. Ensuite, le deuxième problème est celui de l’analyse, qui ne peut être résolu que lorsque le défi de la visibilité est relevé.
À l’heure actuelle, il est encore difficile pour la majorité de la population de voir exactement où l’exploitation de ces données mèneront les entreprises ou même les secteurs dans leur ensemble. Cependant, une grande agilité est nécessaire pour s’adapter à un environnement en pleine mutation, ainsi qu’aux défis liés à la mise en place de nouvelles approches commerciales, sans toutefois perturber ce qui fonctionne déjà. C’est pourquoi les organisations peuvent adopter le DataOps, une approche agile de la gestion des données qui permet aux ingénieurs, aux data scientists et aux équipes d’analyse d’accélérer la collecte, l’utilisation, l’analyse et l’application des données.
Dépendance accrue à l’automatisation
Aujourd’hui, l’automatisation s’affranchit de contextes limités, cédant la place à l’hyperautomatisation. Selon Gartner, le marché mondial des technologies qui la permettent – automatisation des processus robotiques (RPA), plateformes d’applications low-code (LCAP), intelligence artificielle (IA) et assistants virtuels – atteindra 596,6 milliards de dollars en 2022.
Pour les entreprises, l’automatisation appliquée correctement permet de réduire les coûts et les erreurs, d’accélérer l’exécution, de limiter les tâches sans réelle valeur ajoutée pour les employés, ce qui leur prendra moins de temps, et, in fine, d’améliorer l’expérience client. Par conséquent, les rôles vont évoluer pour allouer les capacités humaines aux tâches les plus stratégiques comme l’analyse et la prise de décision pour gérer les systèmes autonomes qui pilotent l’entreprise.
La gestion de cette transition au niveau de l’entreprise nécessite l’orchestration des workloads de l’entreprise à partir d’un emplacement centralisé et une intégration étroite des services et des opérations informatiques à travers l’ensemble du système informatique de l’entreprise : processus métier, pipelines de données, applications métiers, chaînes d’outils DevOps, infrastructure informatique et orchestration edge.
Un investissement accru dans la sécurité à mesure que le travail hybride devient la référence
Le travail hybride a forcé des changements importants dans l’architecture des réseaux. L’idée du périmètre traditionnel, qui était déjà obsolète avec l’adoption de réseaux clouds hybrides, a été complètement remise en cause par l’essor du télétravail.
Les défis de la sécurité informatique seront exacerbés à mesure que le nombre d’appareils connectés à l’Internet des objets (IoT) augmentera, pour atteindre environ 7,7 milliards d’ici 2030. Pour les entreprises, la seule solution à ces défis est l’introduction d’une politique « zero-trust » qui doit s’étendre jusqu’à la périphérie des réseaux, afin de protéger de façon optimale les données, et ce indépendamment de l’emplacement d’où l’employé se connecte.
Ces tendances susmentionnées sont toutes interdépendantes et s’appuient les unes sur les autres. Les environnements Edge créent plus de données, ce qui entraîne plus d’opportunités d’automatisation et un besoin accru d’orchestration. L’impact de l’edge computing mérite une attention supplémentaire, en particulier pour sa capacité à se combiner avec l’évolution des données pour créer d’immenses opportunités.
L’infrastructure IT a beaucoup évolué jusqu’à aujourd’hui, du calcul central à l’informatique hybride, en passant par le cloud, ainsi que l’avènement de la décentralisation avec l’edge computing. Ce dernier permet le traitement de données soumises au temps sur des sites distants, avec une connectivité limitée ou inexistante, à des ressources centralisées. Cette technologie permet de résoudre les problèmes de latence du cloud et de fournir des services dans les temps, à chaque fois.
Dans un avenir proche, l’approche informatique devrait être hybride, notamment avec l’inclusion de l’informatique centralisée et du traitement des données en périphérie du réseau dans le cadre d’un paysage informatique hybride encore plus complexe.
Le monde du travail a subi un changement radical au cours des deux dernières années. Alors que les organisations investissent dans des workloads et des solutions pour gérer ce changement, elles transforment également l’expérience de travail de leurs employés, qui souhaitent être engagés et responsabilisés dans une entreprise axée sur les données et centrée sur l’humain. Les organisations qui ne peuvent pas ou ne veulent pas se préparer à ce nouveau monde auront du mal à retenir les meilleurs talents. Les données, l’automatisation et l’edge computing se mobilisent pour tout transformer, y compris les attentes des employés.