Les deux annonces récentes de la position française sur la TTF européenne (taxe sur les transactions financières) d'un côté et sur l'hypothèse d'un transfert de la taxe sur les billets d'avion destinée à financer notamment la lutte contre le sida à l'international de l'autre côté, illustrent le décalage complet des membres du gouvernement et de certains députés par rapport aux enjeux internationaux. Le cadeau d'impôts offert aux sociétés organisatrices de l'Euro 2016 signe enfin l'inconséquence fiscale du gouvernement.
Au sujet de la taxe sur les transactions financières, la position de la France qui se veut consensuelle est en réalité en retrait de la position allemande mais surtout en retrait par rapport aux enjeux. Cette taxe a pour but de dissuader la spéculation et l'usage des produits les plus spéculatifs et elle permettrait de collecter autour de 34 milliards d'euros. Pour EELV, cette taxe est indispensable pour limiter les excès de la spéculation tout en offrant de nouvelles sources de financements dans des budgets de plus en plus serrés, sans pour autant peser sur les ménages.
S'agissant de la taxe sur les billets d'avion, elle a été décidée par Jacques Chirac au nom de la solidarité internationale. Elle finance des campagnes de vaccination mais surtout de financement des trithérapies partout dans le monde. Ce mode de financement innovant est une source pérenne de financement et son objet en est la solidarité entre riches et pauvres. Transférer cette taxe sur la grande distribution reviendrait à faire payer les ménages qui achètent des paquets de nouilles en lieu et place de ceux qui achètent des billets d'avion. La position de M. Leroux est à ce titre inacceptable pour les écologistes. Le transport aérien fait déjà l'objet d'une exonération sur le kérosène qui est une subvention cachée payée par le contribuable. Le lobbying d'Air France ne doit pas supplanter la justice et l'intérêt collectif dans la mise au point des politiques publiques.
EELV s'opposera à tout recul sur la TTF comme a tout report de la taxe sur les billets d'avion.
Enfin, EELV s'étonne que les entreprises de l'Euro 2016 puissent être exonérées d'impôts. Les contribuables ont été déjà suffisamment mis à contribution pour des stades qui resteront en partie vides après l'événement, il n'y a aucune justification à ce que le budget de l'Etat soit privé des rentrées fiscales liées aux 900 millions d'euros de bénéfices attendus.