Augmenter le prix des sodas pour faire baisser celui de la nourriture ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 22 juin 2016 à 8h49
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cc/pixabay - © Economie Matin
600 MILLIONS €La taxe soda rapporte 600 millions d'euros par an à l'Etat.

En France, sur les boissons sucrées, il y a une taxe appelée "taxe Sodas" que Nicolas Sarkozy a instaurée en 2012. Le but de la manoeuvre était simple : renflouer les caisses de l'Etat et lutter, par la même occasion, contre l'obésité. Faire d'une pierre deux coups, en somme. Un rapport parlementaire présenté mercredi 22 juin 2016 à l'Assemblée Nationale va plus loin : il veut faire d'une pierre trois coups.

Une augmentation de la taxe soda ?

La taxe soda est actuellement fixée à 7,53 euros l'hectolitre ce qui fait environ 7,5 centimes par litre. Sur une bouteille de soda de 1,5 litre, donc, environ 11 centimes vont directement dans les caisses de l'Etat. A la fin de l'année ce sont la bagatelle de 600 millions d'euros par an qui reviennent ainsi à l'Etat grâce à la consommation en boissons sucrées des Français.

La députée Les Républicains de l'Orne, Véronique Lowagie, et son collègue du Parti Socialiste député de Seine-Saint-Denis, Razzy Hammadi, ont une idée brillante : augmenter de manière très importante cette même taxe. Dans le rapport qu'ils présentent mercredi 22 juin 2016 à l'Assemblée Nationale et que Le Parisien a pu consulter, ils proposent de porter la taxe soda à 21,47 euros par hectolitre, soit de la tripler. Mathématiquement, au lieu de 600 millions d'euros ce seraient 1,8 milliard d'euros qui finiraient chaque année dans les caisses de l'Etat... si la consommation de sodas ne baisse pas.

Logiquement, la consommation de sodas devrait baisser ce qui fait que les députés estiment à 590 millions d'euros de plus (soit 1,19 milliard d'euros au total) le gain pour l'Etat et prévoient, de fait, une réduction de la consommation de sodas d'un tiers.

Une baisse des taxes sur les produits alimentaires

L'idée des députés n'est pas simplement de renflouer les caisses de l'Etat mais de redonner du pouvoir d'achat aux Français. La mission de Véronique Lowagie et de Razzy Hammadi était essentiellement de simplifier le système des taxes sur l'agroalimentaire et d'en réduire voire en supprimer certaines.

Leur proposition permettrait de réduire les taxes pour un montant total de 600 millions d'euros par an. Autant d'argent qui resterait, de fait, dans le portefeuille des Français, ce qui augmenterait leur pouvoir d'achat, et serait issu de la baisse de prix de certains produits de première nécessité. La TVA pourrait baisser de 20 % à 5,5 % sur toute une série de produits, selon les propositions des députés. Le manque à gagner serait alors compensé par la hausse de la taxe soda.

Au final, le résultat serait parfait : les Français consommeraient moins de sodas tout en ayant plus d'argent pour acheter des produits plus sains et dont le prix aurait baissé. Les caisses de l'Etat n'en souffriraient quasiment pas mais la lutte contre l'obésité ferait un pas en avant. Seuls les industriels risquent de ne pas être très contents...

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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