La suppression de la taxe d’habitation pour 80% des Français est présentée comme une réforme majeure par le gouvernement. Pourtant, elle pose de nombreux problèmes. Entre autres, elle va récompenser les communes qui ont le plus augmenté la fiscalité locale en figeant leurs recettes. Macron envoie ici un signal positif aux moins vertueux.
Nous présentons ci-contre le taux de taxe d’habitation appliqués dans les 20 plus grandes villes françaises. De 13,38% à Paris jusqu’à 33,55% à Lille, on mesure tout suite l’ampleur des distorsions géographiques.
En transformant le produit de la taxe d’habitation en dotation de l’État, le gouvernement va donc figer d’importantes disparités de traitement. Toutes les villes qui ont fortement augmenté les taux ces dernières années pour financer leurs dépenses somptuaires ou leurs équipements mégalomaniaques vont tirer le gros lot avec la réforme Macron: c’est le contribuable français qui va désormais financer les lubies des élus locaux.
On notera que le contribuable parisien sera une fois de plus le grand perdant de l’opération. Il devra par exemple cotiser pour financer les dysfonctionnements de l’administration municipale marseillaise. On pourra donc savourer avec plaisir les images des rats courant dans les rues autour du Vieux-Port parce que les poubelles ne sont plus ramassées. On ne manquera pas non plus de comptabiliser les heures non faites par les syndiqués de FO dans la ville de Jean-Claude Gaudin: toutes ces errances seront désormais financées par tous ces horribles Parisiens qui ont eu le mauvais goût de ne pas augmenter inconsidérément leurs impôts.
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Article écrit par Eric Verhaeghe pour son blog