Au moment où l’OCDE se réunit à Istanbul pour aborder les délits financiers, le Tax Justice Network (TJN) publie le classement des pays les plus opaques financièrement. La Suisse arrive en tête avec 2 000 milliards de dollars d’actifs étrangers gérés. La France entre dans le classement à la 43ème place.
Le Luxembourg est en deuxième position à cause d’un « mélange dangereux d’opacité, de lacunes dans la législation fiscale et de règles financières laxistes. » Selon le réseau d’observation des taxes, le Luxembourg est très représentatif de ces petits Etats dans lesquels les échanges financiers prennent une part disproportionnée par rapport aux productions de richesses. Après l’analyse des données publiques du ministère des Affaires étrangères luxembourgeois, le secteur financier représenterait plus de 30% de la valeur ajoutée. Par ailleurs, les activités bancaires seraient vingt-deux fois supérieures au PIP du pays. Le TJN explique que « Son adhésion à l'Union européenne (dont il est membre fondateur ndlr) le maintient en dehors de nombreuses listes noires des paradis fiscaux et lui donne une position de lobbying puissant dans le plus grand bloc économique unifié dans le monde. »
Hong Kong, Singapour, Caïman, Etats-Unis
Les iles Caïmans sont cinquième. Le TJN rappelle notamment que sur ce territoire le fait de demander des informations confidentielles est un motif d’emprisonnement.
Les Etats-Unis, qui n’ont de cesse depuis 2008 de faire de l’activisme dans la lutte contre l’opacité, sont classés sixième du classement. Le laxisme de la réglementation, qui varie selon les Etats, est ici mis en cause.
Parmi les dix premiers on retrouve ensuite le Liban (7ème), Jersey (8ème), l’Allemagne (9ème) et le Japon (10ème). La présence de l’Allemagne, selon le TJN, s’explique par la quantité importante d’avoirs étrangers illicites.
Entrée de la France dans le classement
Challenges remet en question la méthode utilisée « Notons par ailleurs que le Royaume-Uni, 21e et absent du top 10 mondial, est en réalité le champion mondial de l'opacité financière si l'on prend en compte tous les territoires satellites qui dépendent de la couronne britannique » fait remarquer le magazine.
(1) Combinaison d’un score qualitatif obtenu par 15 critères (transparence des entreprises, l'efficacité de la régulation, le respect des standards de coopération) et d'un score quantitatif, poids du territoire dans la finance offshore mondiale.
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