Pourquoi les taux négatifs ne stimulent pas l’économie

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Par Bill Bonner Publié le 12 juillet 2019 à 4h58
Pourquoi Les Taux Negatifs Ne Stimulent Pas L Economie
@shutter - © Economie Matin

Seuls des échappés de l’asile pensent qu’on peut relancer l’économie réelle en y injectant de l’argent factice. Pourtant, cette politique est désormais appliquée un peu partout.

Rappelez-vous de la règle de Richard Russell : l’inflation ou la mort. Une fois qu’on a déclenché un boom de fausse monnaie, on ne peut le faire durer qu’en lui donnant plus de fausse monnaie. Sinon, il meurt. La mort n’est pas très populaire, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.

Aux Etats-Unis, Bloomberg nous en dit plus :

« L’or s’échange à des sommets de près de six ans, les banques centrales devenant ‘colombes’ au niveau mondial, tandis que des tensions sous-jacentes aux niveaux géopolitique et commercial stimulent la demande de refuges [financiers]. La hausse de mercredi a également été alimentée par les nominations faites par Donald Trump au conseil de la Fed, les candidats Christopher Waller et Judy Shelton étant susceptibles de soutenir les demandes du président en matière d’abaissement des taux d’intérêt. »

Sur le Vieux continent, la présidente du FMI Christine Lagarde, française de naissance, Deep State de profession, “colombe” inflationniste par commodité, prend la tête de la BCE.

Un système complètement bidon

Revenons-en aux points que nous relions ces derniers temps…l’inflation, c’est ce qu’il se produit lorsqu’on ajoute du nouvel argent au système. Dans l’actuel système complètement bidon, le nouvel argent se crée lorsque les gens empruntent. Mais parfois, les débiteurs résistent – surtout lorsqu’ils se noient déjà.

Voici Mme Lagarde expliquant comment leur mettre la tête sous l’eau – il suffit de les payer pour emprunter plus :

« Si nous n’avions pas eu ces taux négatifs, nous serions dans une situation bien pire aujourd’hui, l’inflation serait probablement plus basse qu’elle ne l’est, avec la croissance probablement plus basse que celle que nous avons. […] C’était une bonne chose que de mettre en place ces taux négatifs compte tenu des circonstances actuelles ».

Lagarde a également déclaré que les taux négatifs « améliorent la confiance et les conditions financières dans la Zone euro, ce qui aidera plus encore la reprise ».

Un monde fou, fou, fou

Oui, c’est un monde fou, fou, fou. Voyons si nous pouvons lui trouver un sens.

Depuis la fin des guerres napoléoniennes jusqu’en 1971, si l’on voulait plus d’argent, il fallait le gagner… ou le voler.

Et puis les USA ont introduit une nouvelle forme d’argent – les billets de la Réserve fédérale. Ces derniers n’étaient pas adossés à l’or, ce qui signifie qu’ils n’étaient pas liés au monde réel où le temps et les ressources sont limités.

Auparavant, parce qu’il n’y avait qu’une quantité donnée de temps, de ressources et de savoir-faire à disposition pour gagner de l’argent, les bénéfices étaient limités, ce qui signifie que l’épargne était limitée… tout comme la dette.

L’argent réel permettait de pister les liens entre le passé et l’avenir, l’emprunteur et le prêteur, le consommateur et le fournisseur. Il guidait les gens, comme une main invisible, permettant de réduire le gâchis et d’augmenter la production.

C’est aussi au début des années 70 que l’idée de “stimuler” une économie a commencé à s’implanter – d’abord chez les progressistes puis, plus tard, chez les conservateurs. Avant cela, il n’était pas possible de stimuler grand’chose ; il n’y avait pas l’argent nécessaire.

Mais l’argent factice et illimité a ouvert les portes de l’asile. Rapidement, on a trouvé des cinglés à tous les coins de rue… et des illuminés aux commandes des banques centrales.

Qui d’autre irait croire qu’on peut “stimuler” une économie réelle avec de l’argent factice ? Qui irait croire qu’on peut connaître les taux d’intérêts nécessaires pour une économie de 330 millions de personnes ? Qui serait assez crédule pour penser que des taux négatifs sont une bonne idée ?

Le seul outil à disposition des autorités

Les relances peuvent prendre plusieurs aspects. Mais si on leur enlève leur fausse moustache, on trouve toujours l’inflation.

L’argent factice – et le pouvoir de “l’imprimer” – est le seul outil qu’ont les autorités. Inévitablement et invariablement, elles trouvent politiquement utile d’augmenter la masse monétaire disponible.

Cela produit généralement un boom de court terme tandis que les consommateurs, entreprises et investisseurs confondent la nouvelle devise avec de la vraie richesse. De nouvelles voitures quittent les garages des concessionnaires. Les politiciens sont réélus.

Si la “relance” concerne le secteur financier, il y a un boom des actions et des obligations. Si elle concerne le secteur de la consommation, les salaires et les prix à la consommation grimpent.

Mais tout boom construit sur l’inflation se termine par un krach. Les dettes doivent être remboursées. La hausse des prix annule les effets de l’argent supplémentaire. Et les prix gonflés des actifs doivent être corrigés.

Le krach peut être retardé, nié et déguisé. Mais il ne peut être empêché. Et plus l’inflation est grande – que ce soit sur les prix des actifs ou les prix à la consommation –, plus sa mort est douloureuse.

Une asymétrie périlleuse

Le schéma ascension/chute n’est pas entièrement symétrique, cependant. Il y a toujours plus de baisse que de hausse.

L’inflation “fonctionne” à court terme en fournissant des informations frauduleuses. Les prix grimpent ; les gens pensent qu’il y a plus de demande réelle. Cela mène à trop produire, trop dépenser et trop engager. Ces erreurs coûtent du temps et de l’argent.

Ensuite, lorsque la musique s’arrête et que le brouhaha prend fin, tout le monde ou presque a été puni. Les investisseurs ont été corrigés par le krach des cours. Les consommateurs sont incapables de payer leurs dettes. Les entreprises font faillite.

Mais lorsque la poussière retombe… l’or est le dernier debout.

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Fondateur et président d'Agora Inc., une maison d'édition publiant des lettres d'information financières pour les investisseurs particuliers.

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