Taux négatifs… dès le 1er euro en banque ! Une réalité désormais

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Par Charles Sannat Modifié le 23 mars 2023 à 10h05
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@shutter - © Economie Matin
0,5%Les taux de la BCE sont passés de -0,4% à -0,5%.

« Taux négatifs : ça y est, une banque commence à taxer les épargnants dès 1 centime d’euro » titre le magazine le Revenu après l’annonce de la Volksbank Raiffeisenbank, un établissement bancaire coopératif de la ville de Fürstenfeldbruck, près de Munich, de prélever un taux de -0,5 % dès un avoir de 0,01 euro sur tout compte d’épargne au jour le jour.

Jusqu’à présent aucune banque en Allemagne n’imposait de taux négatifs en dessous généralement du seuil des 100 000 euros et pour le plus bas, seule la Volksbank Magdeburg facturait jusqu’à présent sous ce seuil des 100K€ en imposant des taux négatifs à tous les comptes épargne supérieurs à 75 000 euros. .

100 euros placés, 99,5 € rendus !

Le taux négatif est établi à -0.5 % ce qui veut dire que pour 100 euros épargnés, votre banque, vous rendra au bout d’un an…. 99.5 € au lieu de 100 !!!

Le problème des taux négatifs, imposés par la BCE, est notamment plus aigu en Allemagne parce que les Allemands ont beaucoup d’épargne mais font peu de crédits. Du coup, les bilans des banques outre-Rhin regorgent de liquidités que les banques ne savent pas « réemployer » comme on dit dans le jargon bancaire.

Rappelons que le métier d’une banque c’est de faire de la « transformation », c’est-à-dire transformer l’épargne des uns en crédits pour les autres. En Allemagne, environ une banque sur quatre (23 %) facturait en septembre des taux négatifs aux particuliers à partir d’un certain volume d’épargne. Les Allemands sont donc très agacés de ces taux négatifs…

Bientôt en France ?

Pour le moment non… Nous parlons plutôt de taux zéro pour l’épargne ou de taux qui tendent vers zéro et diminuent comme par exemple ceux liés à l’assurance-vie et aux fonds en euros. La Banque de France refuse pour le moment les taux négatifs en ayant peur de ce que cela pourrait déclencher comme mouvement de panique chez les épargnants. La Banque de France a raison.

Mais le problème est largement plus vaste.

Nous raisonnons à l’échelle européenne avec la BCE, et la BCE n’a pas des millions d’outils à sa disposition quoi que l’on en dise. Elle peut en gros faire deux choses. Baisser les taux, et imprimer de l’argent.

Peu importe les noms savants donnés à des fins de communication à ces politiques « accommodantes ». On baisse les taux ou on imprime. Le QE ? C’est de l’impression. Le TLTRO ? C’est de l’impression ! Les rachats d’actifs ? De l’impression de monnaie…

D’un côté on imprime et de l’autre on baisse les taux. La BCE les a même passés de -0.4 à -0.5 % la dernière fois.

A l’échelle européenne la « croissance » doit être stimulée, les pays sont surendettés et ne peuvent pas supporter de hausse de taux sans pouvoir recourir à l’arme monétaire qui nécessiterait un retour aux monnaies nationales.

Du coup, il n’y a pas 36 solutions. La BCE peut imprimer et baisser ses taux.

Que fait la BCE ? Elle imprime et baisse ses taux.

Que fera la BCE dans le futur ? La même chose !

Donc les taux vont rester très bas, et peut-être même de plus ne plus bas ! D’ailleurs souvenez-vous, de ce rapport du FMI sur la manière d’implémenter des taux très profondément négatifs dans l’économie… Souvenez-vous aussi des premières déclarations fracassantes de Christine Lagarde alors qu’elle allait juste prendre la tête de la BCE.

Pour le moment les taux négatifs sur l’épargne des gens sont une réalité en Allemagne, si le mouvement se prolonge ou s’amplifie, il n’y a pas de raison que les épargnants français y échappent !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

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Charles SANNAT est diplômé de l'Ecole Supérieure du Commerce Extérieur et du Centre d'Etudes Diplomatiques et Stratégiques. Il commence sa carrière en 1997 dans le secteur des nouvelles technologies comme consultant puis Manager au sein du Groupe Altran - Pôle Technologies de l’Information-(secteur banque/assurance). Il rejoint en 2006 BNP Paribas comme chargé d'affaires et intègre la Direction de la Recherche Economique d'AuCoffre.com en 2011. Il rédige quotidiennement Insolentiae, son nouveau blog disponible à l'adresse http://insolentiae.com Il enseigne l'économie dans plusieurs écoles de commerce parisiennes et écrit régulièrement des articles sur l'actualité économique.

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