Les entrepreneurs français s’alarment de l’aggravation prévue du taux de marge de leurs entreprises

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Par Guillaume Cairou Modifié le 3 octobre 2014 à 7h59

Dans sa note de conjoncture présentée jeudi 2 octobre 2014, l'Insee prévoit que le taux de marge des entreprises reculera cette année contrairement aux espoirs du gouvernement. Nous avions prévenus.

La France doit se réformer parce que son économie est à bout de souffle.

Trois réalités révèlent le manque de réformes structurelles :

- la faiblesse historique des marges de nos entreprises,

- la destruction historique d'entreprises et d'emplois dans le secteur marchand sur l'année,

- le record historique de l'imposition de ces dernières années.

Il faut ajouter à cela que la France a été la victime d'une double spirale dommageable : ses coûts de production ont considérablement augmenté et les marges de ses entreprises n'ont cessé de se dégrader. Elles ne peuvent désormais plus investir. Elles ne peuvent plus faire de la R&D localement. Voilà pourquoi notre tissu industriel s'est considérablement effrité.

Pour nous, il y a donc urgence à baisser les charges car ne nous leurrons pas, c'est le coût du travail qui est le principal frein à l'embauche.

Il faut remettre à plat le millefeuille des charges sociales qui n'est pas adapté à l'objectif de croissance que nous devons atteindre, et nous inspirer des mesures de flexibilité mises en place outre Rhin, en calant le temps de travail sur le carnet de commande de nos entreprises.

Je suis donc favorable à une dévaluation fiscale, sur le modèle allemand, pour abaisser ce coût du travail et favoriser l'ouverture à l'export des entreprises.

Le taux de marges des entreprises est à un niveau historiquement bas depuis 1985. Cela devrait nous alarmer.

Cette réalité devrait nous frapper. Ce ne sont pas des chiffres théoriques. C'est une réalité bien concrète puisque dans ces conditions, nos entreprises ne peuvent pas investir et donc générer de l'emploi.

Il faut tout miser sur l'investissement des entreprises.

Il faut créer l'impulsion qui fera naitre la dynamique économique positive et vertueuse dont nous avons besoin. C'est en favorisant l'investissement que nous moderniserons notre machine productive, que nous augmenterons la productivité, formerons nos salariés, favoriserons la R&D et créerons des emplois.

Il convient de réfléchir à une hausse d'au moins 2 points de la TVA. Elle pourrait permettre utilement et sans affecter le pouvoir d'achat de nos salariés, d'augmenter le coût des produits importés et donc d'offrir à nos entreprises les moyens de lutter à armes égales avec leurs concurrents internationaux. Non seulement, la France serait plus forte mais ses PME pourraient exporter plus aisément. Voilà l'une des pistes qu'il convient d'explorer rapidement.

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Fils d’ouvrière d’origine serbe, autodidacte, éducateur puis enseignant en banlieue, c’est au chômage à 30 ans que Guillaume Cairou crée Didaxis, pionnier du portage salarial. Aujourd’hui 15e recruteur français, classé dans le Fast 500 européen des entreprises par Deloitte, il a permis à plus de 10 000 personnes de créer durablement leur emploi.

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