Contrairement à ce que certains pensaient, l’élection de François Hollande n’a pas fait repartir à la hausse le taux d’emprunt d’Etat (OAT 10 ans) de la France, bien au contraire. Le 1er juin le taux de l’OAT 10 ans est même tombé à son plus bas niveau historique : 2,32 % en dessous de son précédent record de 2,45 % le 12 septembre 2011. La confirmation du AAA par l’agence de notation Moody’s y est aussi pour quelque chose, même si la France reste sous surveillance.
Quoiqu’il en soit, la dette française est aujourd’hui considérée par les investisseurs comme un placement sûr face aux pays d’Europe du Sud et notamment l’Espagne, l’Italie dont les taux remontent en même temps que la situation économique s’aggrave. Quelles conséquences ? La France emprunte moins cher, la charge de la dette diminue et les taux de crédit immobilier baissent… Car les banques utilisent le taux d’emprunt d’Etat comme référence pour déterminer leurs taux fixes qui ne cessent de diminuer depuis le début de l’année.
Ainsi le taux moyen d’un crédit sur 20 ans ressort à 3,95 % en mai contre 4,31 % en janvier 2012. Aujourd’hui 75 % des banques proposent des taux inférieurs à 4 % sur 20 ans. Elles n’étaient que 5 % en janvier. Et pour un bon dossier - une situation professionnelle stable et 20 % d’apport – le taux peut descendre jusqu’à 3,50 % sur 20 ans… Progressivement on se rapproche ainsi des plus bas niveaux historiques (3,30 % à l’autonome 2010).
Et cette situation plutôt avantageuse devrait durer encore quelques mois, compte tenu du niveau très bas du taux de l’OAT 10 ans et de la volonté des banques de continuer à accorder des crédits, principal vecteur de conquête de nouveaux clients... D’autant que la demande qui tarde encore à repartir et l’attentisme toujours présent incitent les banques à être de plus en plus compétitives. On observe d’ores et déjà de nouvelles baisses de taux sur les premiers barèmes reçus pour le mois de juin.