Après l'annonce de la Banque Centrale Européenne de maintenir son taux directeur à 0,5 % afin de relancer l'économie, la Banque d'Angleterre a dévoilé sa politique pour les années à venir. Le chômage étant haut outre-Manche, la Banque d'Angleterre a décidé de s'aligner sur la BCE et de maintenir elle aussi le taux directeur à 0,5 %
Le chômage, principal critère pour le taux directeur
La BCE avait annoncé que sa décision de ne pas relever le taux directeur était directement lié au chômage dans l'Union Européenne. Un taux directeur bas incite les entreprises à emprunter et est donc un moteur pour la relance économique dans tous les pays membres. Ce même paramètre a directement influencé le choix de la Banque d'Angleterre.
Avec 7,8 % de chômage au Royaume-Uni, la situation de l'autre côté de la Manche n'est pas meilleure que sur le continent. D'autant plus que la baisse n'est pas prévue, selon la banque centrale, avant plusieurs années. Il devrait rester au-dessus de 7 % jusqu'au troisième trimestre 2016, selon les prévisions.
La Banque d'Angleterre a donc décidé de ne pas augmenter son taux directeur au-dessus de 0,5 % tant que le taux de chômage ne sera pas descendu en dessous de la barre des 7 %. Une barre toutefois haute qui pourrait être franchie rapidement, laissant la possibilité à la Banque d'Angleterre d'augmenter son taux directeur plus tôt que prévu.
La Banque d'Angleterre a pris des précautions
Si la décision de ne pas relever le taux directeur est bien accueillie, les analystes estiment que la Banque d'Angleterre aurait pu être plus clémente. La nouvelle politique permet de jouer sur les taux d'intérêts, par exemple, et ce même si le chômage ne baisse pas.
Un taux d'inflation supérieur à 2 % est aujourd'hui encore toléré par la Banque d'Angleterre dans le but de permettre une reprise économique stable et durable. En juin 2013, les prix au Royaume-Uni ont augmenté de 2,9 % et la tendance devrait rester la même selon de nombreux économistes.
La reprise est en bonne voie
La Banque d'Angleterre pourrait être libre de relever son taux directeur plus tôt que prévu étant donné que la reprise économique semble pointer le bout de son nez. Les prévisions de croissance, à l'horizon de 2015, sont passées des 2,2 % prévus en mai 2013 à 2,6 % début août.
Le chômage pourrait, lui aussi, baisser en 2013 – 2014 ce qui laisse penser que le seuil des 7 % établit par la Banque Centrale est très élevé. Certains économistes pensaient que le seuil au-dessus duquel le taux directeur n'aurait pas pu augmenter aurait été établi entre 6 % et 6,5 %.