Les consommateurs français le savent : l’énergie, que ce soit l’électricité ou le gaz, a un prix fixé par le gouvernement et plus précisément la CRE (Commission de Régulation de l’Energie). Chaque mois, ce tarif est recalculé. Proposé par EDF et Engie, il permet aux autres fournisseurs de proposer leurs tarifs qui sont souvent calculés en comparaison avec les tarifs réglementés.
Mais Bruxelles ne les voit pas d’un bon œil car ils sont accusés de freiner la concurrence.
Les tarifs réglementés : une bonne chose pour le consommateur
Le médiateur national de l’Energie, Jean Gaubert, a profité de la publication du bilan annuel de son activité, mardi 30 mai 2017, pour revenir sur la question de ces tarifs réglementés. Selon lui, il ne faudrait pas les supprimer car « c’est un bon moyen de protéger efficacement le porte-monnaie du consommateur ». Ce dernier peut en effet comparer les offres des fournisseurs alternatifs avec celles d’Engie et EDF et choisir laquelle lui correspond le mieux.
De plus, l’évolution étant fixée à l’avance pour les tarifs réglementés, les clients qui en bénéficient peuvent bien calculer leur budget pour le mois à venir et réguler leur consommation d’énergie en conséquence. Une visibilité importante, selon Jean Gaubert, pour le portefeuille des ménages qu’ils perdraient si les tarifs réglementés venaient à disparaître.
Bruxelles veut supprimer les tarifs réglementés
Si Jean Gaubert prend la parole en faveur des tarifs réglementés c’est à cause de la négociation en cours à Bruxelles. La quatrième directive européenne de l’énergie est en projet et la question des tarifs réglementés de vente (TRV) est un des dossiers brûlants.
Plusieurs partenaires de la France reprochent en effet au système d’être anti-concurrentiel, une accusation balayée d’un revers de la main par Jean Gaubert qui précise que les Français peuvent changer de fournisseur comme ils le souhaitent et peuvent donc passer d’une offre réglementée à une offre alternative sans soucis.
Un autre dossier compliqué, donc, pour le gouvernement d’Emmanuel Macron : la suppression des tarifs réglementés pour les entreprises survenue en 2016 a entraîné une hausse de la facture pour de nombreux professionnels ; un tel scénario pour les particuliers serait mauvais pour le nouveau Président.