Des tarifs non plus en fonction de ce que vous consommez, mais de ce que vous pouvez payer. Il fallait y penser, mais dans un monde plus juste, le bon prix n'est plus celui calculé en fonction d'un prix de revient et d'une marge brute, mais celui qui s'adapte au pouvoir d'achat des consommateurs. Une solution qui a fait les belles heures de l'Union soviétique, ou l'accès à l'énergie comme à d'autres ressources était favorisé par la distribution de bons d'achat aux plus démunis, mais aussi aux plus vulnérables politiquement.
C'est pourtant bien l'idée centrale de la proposition de loi du député socialiste François Brotte, rédigée avec la bénédiction du gouvernement, et qui pourrait être soumise au Parlement courant octobre. La consommation d'énergie de base, afin de s'éclairer et de se chauffer, pourrait demain être contenue dans un tarif social et progressif, tenant compte des moyens financiers du consommateur, en s'appuyant sur sa déclaration de revenus. Techniquement, une famille se verrait octroyer un volume de consommation électrique et/ou de gaz, dont le tarif serait réglementé et progressif, fonction de leur coefficient, un peu comme le tarif des cantines scolaires, modulé en fonction des revenus des parents. Ensuite, une fois dépassé ce volume de consommation prédéfini, la partie "excédentaire" serait facturée au prix normal.
C'est probablement le système du forfait cher à la téléphonie mobile qui sera retenu, forfait avec des dépassements possibles, mais également blocables par sécurité. Les autorités européennes verront-elles d'un bon oeil ces tarifs de l'énergie à géométrie variable, sans grande transparence, et obstacle à la concurrence ?