Le Conseil d'Etat a annulé, mercredi 28 mai, les arrêtés de 2008 fixant le tarif d'achat de l'électricité d'origine éolienne terrestre. Depuis des années, le mécanisme d'aubaine de ces aides exorbitantes avait été démonté. Il aura fallu de longues années de procédure pour que cette injustice prenne fin.
Un lobby restreint de financiers et d'industriels a inventé ce système de tarifs aidés pour une électricité de médiocre qualité payée au prix fort et sans aucune utilité pour l'économie nationale. Le rendement de l'éolien terrestre est médiocre et aléatoire, le pire cas dans l'électricité. Avec un prix garanti de 84 euros le megawatt/h depuis 2008 au lieu d'un prix estimé au mieux de 39 euros en fonction du marché, c'est une manne de 215% de marge que se partagent ces quelques spéculateurs qui ne réinvestissent rien dans le secteur.
Quel ministre, entre Ségolène royal, Arnaud Montebourg, ou Michel Sapin pourrait oser refacturer 1.5 milliard par an aux ménages les plus modestes, y compris ceux qui ne paient pas l'impôt sur le revenu ? L'injustice serait d'autant plus criarde que des fortunes considérables se sont constituées dans le paysage français grâce à ce prélèvement obligatoire. Souvent, il est même impossible de savoir si ces fortunes sont même restées en France. Qu'en est-il des empires Mouratoglou, Germa, Gruy, de la financière du Cèdre, etc.. ? La clarté doit être faite sur ce milieu opaque avant tout nouvel arrêté tarifaire, même au prix réel du marché aux alentours de 40 euros le megawatt, encore très bien payé à ce niveau.
On ne retrouve les « milliers » d'emplois créés que dans les communiqués de presse. Il suffit d'aller sur un site éolien pour constater le désert, et même la destruction nette jusqu'à 5 emplois par éolienne, comme le démontrent certains économistes. EDF continue à faire l'avance forcée à l'Etat de plus de la moitié de la CSPE pour ne pas dégrader un peu plus les comptes de la nation. L'addition salée est déjà de plusieurs milliards qui pénalisent d'autant le rating et la trésorerie d'EDF. En Allemagne, le surcoût atteint 7 milliards et plusieurs dizaines de centrales ... à charbon nécessaires pour compenser le faible rendement de l'éolien.
Ces mystérieuses sociétés qui vivent de la manne publique ne publient pas la plupart de leurs comptes, contrairement à la loi. Bien pire, elles viennent de refuser en 2014 le contrôle des autorités de régulation pour la grande majorité d'entre elles, en toute impunité. De quelles protections profitent-elles parmi les élus ou dans l'administration pour se permettre une telle insolence ? On découvre que de nombreuses opérations n'ont pas de vent et ne le disent pas, sans doute parce que c'est le montage fiscal qui les intéresse.
Comment un nouvel arrêté tarifaire pourrait-il être suggéré par les circuits technocratiques de Bruxelles, si obscurs aux yeux des français ? alors qu'il vient d'être désavoué aux termes de 6 ans de procédure par la plus haute juridiction française, le Conseil d'Etat ? l'opinion publique le vivrait comme une injustice de plus, peut-être la dernière avant l'émeute... après Bygmalion, après Urba Conseil, Cahuzac , Morelle et bien d'autres...