L’Australie devrait améliorer l’intégration des services de santé tout au long du parcours de soins des patients afin de se préparer à l’augmentation des maladies chroniques et simplifier le système de santé pour les patients, selon un nouveau rapport de l’OCDE.
Le rapport OECD Health Care Quality Review of Australia (seulement disponible en anglais) estime que le système de santé australien est trop compliqué pour que les patients s’y retrouvent, et ce d’autant plus que le financement et les responsabilités sont partagés entre le pouvoir fédéral et les États et territoires.
Face au vieillissement de sa population et à la hausse anticipée des maladies chroniques, l’Australie doit renforcer son système de soins primaires afin de mieux coordonner les soins dispensés aux patients. Le manque de coordination des soins accroît le risque d’erreurs médicales qui sont inacceptables pour les patients et coûteuses pour le système de santé.
Le taux d’hospitalisation pour cause de maladie respiratoire, comme l’asthme, ou de maladie pulmonaire obstructive chronique, qui est considérablement plus élevé qu’en moyenne dans l’OCDE, montre bien la nécessité de renforcer le système de soins primaires australien.
L’une des solutions possibles pour corriger le morcellement du système consisterait à confier aux États et territoires la responsabilité des services de soins primaires et à mieux les harmoniser avec les services hospitaliers et de proximité. D’un autre côté, le rôle du pouvoir fédéral dans l’orientation du système de santé devrait être renforcé.
Il serait également souhaitable que l’Australie affirme la fonction des médecins généralistes en tant que coordinateurs des soins des patients atteints de maladies chroniques et favorise un système permettant aux patients d’être soignés par une équipe pluridisciplinaire de professionnels de la santé.
Mme Francesca Colombo, qui dirige la Division de la santé au sein de l’OCDE, estime que la mise en place d’une stratégie nationale de la qualité et des performances permettrait de résoudre certains des problèmes liés à la complexité du système.
Selon elle, « Cela pourrait passer par une présence renforcée des autorités fédérales dans l’orientation des politiques, le financement, la coordination et le suivi des performances. Les États et territoires pourraient quant à eux assumer un rôle plus important en tant que prestataires de services de santé, en développant des innovations qui répondent aux besoins de la population locale ».
Malgré ces défis, l’Australie est bien placée par rapport aux autres pays de l’OCDE sur de nombreux indicateurs de la santé. L’espérance de vie y est de 82,2 ans, ce qui place le pays au sixième rang de la zone OCDE. Le taux de tabagisme, qui s’établit à 12,8 %, se situe au quatrième rang des pays membres les mieux placés dans ce domaine, et le taux de mortalité pour cause de maladie cardiaque est largement inférieur à la moyenne de l’OCDE. Le taux de survie à cinq ans après un cancer du sein est de 88 %, un pourcentage qui n’est dépassé que par la Suède, les États-Unis, la Norvège et la Finlande.
L’Australie obtient, dans le domaine de la santé, de bons résultats de manière assez efficiente, puisque ses dépenses de santé, qui atteignent 8,8 % du PIB, se situent dans la moyenne de l’OCDE. Cependant, elle se place au cinquième rang de l’OCDE pour ce qui est de l’obésité : 28,3 % des Australiens de 15 ans et plus sont obèses, soit beaucoup plus que la moyenne de l’OCDE (19 %). Pour améliorer la qualité du système de santé national, les mesures suivantes sont également recommandées :
· À partir du programme Practice Incentives, établir un système renforcé de rémunération mixte, comprenant plus d’indicateurs de qualité et de résultats, afin de proposer des incitations financières aux médecins généralistes en vue d’améliorer la qualité des soins et des résultats pour les patients ;
· Demander aux médecins généralistes de commencer à transmettre des données sur de multiples indicateurs liés à la qualité et aux résultats des patients, et publier plus d’indicateurs de la qualité en ligne, y compris des données hospitalières sur des incidents préjudiciables et les résultats des enquêtes menées auprès de patients dans les hôpitaux publics et privés ;
· Élargir le champ d’application et l’harmonisation des normes nationales de sécurité et de qualité des services de santé, non seulement dans les hôpitaux, mais aussi dans l’ensemble des services de soins primaires et de longue durée et des services psychiatriques ;
· Améliorer la qualité des services de santé dans les zones rurales et isolées en étendant aux structures de ces zones les informations de base sur les besoins en matière de services de santé, l’utilisation de ces services et leurs résultats.