C'est un nouveau coup dur porté contre le pavillon français, qui révèle la fragilité du secteur aérien en France : XL Airways a suspendu ses vols dans l'attente d'une décision du tribunal de commerce de Bobigny.
XL Airways a annoncé ce lundi que la compagnie aérienne n'était « plus en mesure d'assurer ces vols » à compter de ce 30 septembre. Une décision qui « implique la suspension de toutes les opérations », et donc des vols. Dans les faits, l'activité de l'entreprise est gelée, dans l'attente du jugement du tribunal de commerce de Bobigny. Le groupe s'est placé en redressement judiciaire le 23 septembre, les repreneurs intéressés pouvant déposer une offre jusqu'à samedi dernier. Malheureusement, en dehors de signes d'intérêt, l'administrateur judiciaire n'a reçu aucune offre ferme de reprise, ce qui réduit fortement les chances d'un retour des vols à court terme.
Pas d'investisseurs pour accompagner XL Airways
XL Airways explique dans son communiqué que l'entreprise n'a pas été en mesure de « trouver l’investisseur capable d’accompagner la continuité et le développement » de la compagnie. Le groupe déplore que malgré un « grand succès », il ait été la victime de « concurrents étrangers incroyablement déficitaires et soutenus depuis longtemps par leurs Etats. Il est désormais évident que nous ne pouvons plus lutter avec les moyens qui sont les nôtres ». Le communiqué ne donne pas de noms, mais le PDG de XL Airways a pointé du doigt Norwegian. Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, s'est d'ailleurs engagé à saisir la Commission européenne à ce sujet.
Concurrence déloyale
La compagnie aérienne espère désormais que « tous les acteurs français, politiques et industriels se mobiliseront pour répondre à une concurrence débridée dans un pavillon consolidé et résistant ». XL Airways, qui emploie 570 personnes, dessert les Antilles, la Réunion, la Chine, ainsi que les États-Unis. Elle s'était lancée dans le pari du long courrier low cost. L'an dernier, l'entreprise a transporté 730 000 passagers.