"Suspension n'est pas suppression" : à l'issue d'une réunion avec les parlementaires et représentants des collectivités bretonnes, le Premier ministre - ancien maire de Nantes - a annoncé la suspension de la mise en oeuvre de l'écotaxe, qui devait démarrer le 1er janvier 2014.
Les manifestants ont donc gagné une bataille contre le gouvernement. Un proverbe breton dit d'ailleur la chose suivante : "Mar grit ho tañvad e viot touzhet". Comprenez : "si vous faites la brebis, vous serez tondu". Les agriculteurs bretons, rejoints par les salariés de Gad refusaient d'être tondus. Ils ont réussi.
Après la reculade de ce week-end sur la taxation rétroactive à 15,5 % des produits d'épargne comme les PEA et les PEL et la moitié des contrats d'assurance vie, le gouvernement recule également sous la pression de la rue - les manifestations de ce week-end étaient très violentes en Bretagne - pour tenter d'endiguer ce qui doit désormais s'appeler une révolte fiscale.
"J'ai le sentiment qu'il n'y aura pas de solution en Bretagne tant qu'il n'y aura pas de dialogue" a déclaré le Premier ministre, ajoutant que "la confrontation doit laisser la place au dialogue."
Mais c'est sa conclusion qui interpelle : affirmant que "le courage, ce n'est pas l'obstination", on ne peut que s'interroger si cette assertion s'adresse au gouvernement, ou si c'est une supplique lancée à tout ceux qui veulent désormais en découdre pur faire baisser la pression fiscale, signalant en cela que le gouvernement est conscient d'être dans une situation delicate ? Réponse probablement demain en Conseil des Ministres et lors des séances de questions à l'Assemblée, qui promettent d'être plus houleuses que jamais.