La perte par la France de son AA+ (transformé en AA par Standard & Poor's) avait une fois de plus été traitée avec mépris par le gouvernement français. Quelle sera la réponse cette fois au placement sous surveillance renforcée de la France, par la Commission Européenne dans un rapport publié ce mercredi 5 mars ?
Car c'est une autre paire de manches : Lorsqu'une agence de notation change la note d'un pays, ce sont les marchés qui décident, ou non, de le sanctionner, et en l'occurence, le dernier changement de note de la France a eu peu de conséquences, car les marchés avaient déja anticipé la perte du triple A, puis du AA+. La Commission, elle, dispose d'un pouvoir de sanction non négilgeable. Elle peut contraindre un pays membres à appliquer des mesures qu'elle édicte, peut soumettre le pays à des amendes, non pas en milliers ou en millions d'euros, mais en centaines de millions voire en théorie, en milliards.
Plus embêtant encore : Bruxelles considère que la France fait désormais partie des très mauvais élèves de la classe européenne, en plaçant le pays dans le même sac que l'Espagne et l'Irlande, deux pays que la Commission a aidé à sortir de l'ornière. En échange d'un soutien financier, accompagné par le FMI, ces deux pays ont appliqué à la lettre les consignes de la Commission et du Fonds Monétaire International, en réformant en profondeur les règles du marché du travail, en réduisant les traitements des fonctionnaires, en taillant dans les retraites... autant de mesures que la France se refuse jusqu'ici à adopter.
D'après Bruxelles, seule la Croatie, la Slovénie, et l'Italie sont dans une situation pire que la France, avec des déséquilibres macroéconomiques supérieurs encore.