Surmonter son « ego » pour agir

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Par Jacques Martineau Publié le 13 juillet 2014 à 2h30

Dans la situation actuelle, nos dirigeants devront choisir pour agir. Pour cela, le gouvernement va devoir faire face à ces innombrables, ensembles et sous-ensembles, d'importances inégales, assimilables à des « systèmes » qui favorisent un imbroglio de contraintes.

Majorité et opposition devront en surmontant leur « ego » vaincre toutes leurs oppositions internes et externes. Il y va de l'avenir de la France. Il appartiendra à l'Exécutif d'en mesurer l'importance et l'impact sur sa capacité de décision et sur son action.

Non, on ne peut plus accepter de supporter que des millions de personnes au chômage et sans emploi se retrouvent pendant des années dans une sorte de léthargie contemplative d'assistés inactifs, qui vont du « flâneur » au « désespéré ». Ils appartiennent à plusieurs dizaines de catégories sociales différentes. Chacun d'entre eux est classé en fonction de multiples critères comme son origine sociale, en marge ou pas de la société, sa situation de famille, ses études, sa qualification, sa capacité d'adaptation, son expérience professionnelle, sa mobilité et son âge.

Si les entrepreneurs n'étaient pas contraints par une situation économique difficile, des charges sociales et des impôts « flottants » trop élevés et un manque de soutien bancaire, l'offre existe. On peut l'estimer à plus d'un million et demi d'emplois potentiels en France, aussi bien chez les artisans, les commerçants que dans les petites structures privées, très petites entreprises (TPE), petites entreprises (PE) ou dans les milieux associatifs. Pour peu qu'on sache les stimuler, la relance par l'activité est possible. C'est là que se situe le besoin. Ce sont elles qui créeront de l'emploi.

Contrairement aux idées reçues, les Français ne sont pas opposés au changement dès lors qu'il est expliqué. Alors pourquoi attendre ? En cette période de croissance atone ou de récession, de grande morosité, il importe à l'Etat face à lui-même de réagir. Il se doit de développer et d'encourager une vraie politique de l'offre pour aider les entreprises et les entrepreneurs, permettant dans le même temps de répondre à la demande. Cela peut contribuer à satisfaire des besoins réciproques et à redonner de la dignité, de la confiance et de la fierté de se sentir utile, à ces jeunes, à ces femmes et à ces hommes, laissés-pour-compte, que les « non concernés » n'hésiteraient pas à traiter de paresseux ou d'indignes profiteurs d'un système aux abois... Les syndicats ont leur responsabilité dans les choix et la réussite d'un redressement tant attendu. Il leur appartient de collaborer pour le devenir de la France. Syndicats et patrons devront sortir de leur corporatisme et surmonter leur « ego ».

Alors décider et agir devient un « leitmotiv ». Pour aller dans le sens du progrès, l'Etat doit objecter devant la fatalité rampante et l'incapacité de répondre clairement à une question simple : Comment peut-on retrouver le chemin de l'emploi ? Il faut frapper un grand coup. Et c'est possible, grâce à une forte stimulation de l'activité. N'oublions pas que contrairement aux idées reçues : « c'est l'activité qui génère la croissance et non l'inverse ». Pourquoi l'Etat ne serait-il pas en mesure de faire sien cet enjeu ? Il pourra alors le promouvoir s'il s'affranchit lui-même à la fois de son propre « système » qui le paralyse et s'il surmonte aussi son propre « ego » qui l'étouffe.

Si la mondialisation est une chance, l'absence de règles définies et les multiples fraudes associées sont de véritables obstacles. L'activité et l'emploi reviennent sur le devant de la scène internationale, comme source de la relance. Qu'en sera-t-il au niveau de l'Union européenne qui n'a pas encore réagi ? Son « modèle » référent n'a pas montré son efficacité. Il n'est pas porteur de résultat. Il est bloquant. Alors pourquoi ne pas le dénoncer ?

Pour la France, le défi est clair. Il faut croire en son avenir, accepter de se réformer en profondeur pour regagner la confiance des Français par des résultats efficaces en termes d'« activité » et d'« emploi ». Il faudra que notre société évolue petit à petit. Elle apparaît comme cristallisée, souvent bloquée par une litanie de privilèges présents à tous niveaux, et paralysée parfois par une culture abusive du principe de précaution. Tout doit être mis en œuvre pour la préparer, en stimulant l'activité, à un véritable retour vers une croissance économique, peut-être modeste, mais stable. Ce sont les entreprises qui vont recréer de l'emploi pourvu qu'on sache les aider à retrouver les moyens de s'y préparer pour assurer la relance. C'est la seule façon d'être compétitif. Cela ne se fera pas sans conditions et difficultés. Néanmoins à l'échelle de la France, il est possible de relever le défi. Il existe des « solutions » à construire pour stimuler cette activité indispensable pour générer de la richesse. Il importe d'abord de les identifier, d'y croire et d'avoir du courage et de la patience. Ensuite il faut avoir de la détermination et de la volonté pour les mettre en œuvre. Chacun peut y contribuer. Il ne faut plus attendre. Alors osons...

Cette tribune a été initialement publiée sur www.clubespace21.fr.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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