Malgré la crise du coronavirus qui va coûter des milliards au budget de la France, potentiellement plus d’une centaine sans compter les 300 milliards des prêts aux entreprises garantis par l’État, le gouvernement ne compte pas changer sa politique fiscale lancée… avant la pire crise sanitaire que le monde a connue depuis des décennies.
Pas question de remettre l’ISF
L’Impôt sur la fortune (ISF), supprimé par Emmanuel Macron pour le transformer en Impôt sur la fortune immobilière (IFI), ne sera pas rétabli. C’est ce qu’a confirmé, sur France 2, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, le 6 avril 2020. « Les politiques fiscales que nous avons définies depuis le début du quinquennat sont celles auxquelles nous restons attachés (et) sont maintenues. »
L’ISF est revenu sur le devant de la scène du fait de la crise du coronavirus et le manque de moyens des hôpitaux. Le gouvernement a même fait appel aux Français pour aider hôpitaux et entreprises à survivre, les cagnottes de soutien s’étant en effet multipliées. Pour bon nombre de Français, le rétablissement de l’ISF serait un moyen rapide et facile de récupérer plus de 3 milliards d’euros par an, mais le gouvernement s’y refuse catégoriquement.
La baisse des impôts pour les riches continue
Mais le gouvernement va plus loin, lorsqu’il déclare qu’il tiendra parole concernant sa politique fiscale… puisqu’il confirme, de fait, la suppression de la taxe d’habitation sur les résidences principales pour tous les Français. Or, cette mesure ne cible désormais plus que les ménages les plus riches.
La suppression de la taxe d’habitation a été progressive : en 2020 elle concerne les 80% de ménages les moins aisés. De fait, dès 2021 et jusqu’en 2023, année de fin de la réforme, ce sont les 20% de ménages les plus riches qui verront leurs impôts baisser. Une décision qui risque de ne pas plaire alors qu’un report de la réforme pourrait permettre de débloquer des fonds supplémentaires durant quelques années, sans pour autant y renoncer.